Le nom Batna proviendrait du mot arabe « Baten » signifiant « le ventre » ou « l’intérieur », en référence à la position géographique de la ville, située au « creux » des montagnes de l’Aurès. Elle est souvent surnommée « la porte des Aurès », car elle constitue le passage principal vers ce massif montagneux emblématique du pays.
L’histoire de Batna est profondément liée à celle du peuple chaoui et des montagnes de l’Aurès. Sous les Romains, la région abritait plusieurs cités florissantes, dont Lambèse (Tazoult actuelle), ancien siège de la IIIe légion romaine Auguste, et Timgad (Thamugadi), cité fondée par l’empereur Trajan en l’an 100 après J.-C., aujourd’hui classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pendant la période ottomane, la région resta majoritairement autonome, gouvernée par des tribus chaouies fières et indépendantes. Durant la guerre de libération, Batna fut un haut lieu de la résistance : c’est dans ces montagnes que débuta la Révolution du 1er novembre 1954 avec Mostefa Ben Boulaïd, originaire de la région, considéré comme l’un des héros fondateurs de l’Algérie indépendante.
Située dans les Hauts Plateaux de l’Est, à environ 435 km au sud-est d’Alger, la wilaya de Batna couvre une superficie de près de 12 000 km². Elle est entourée par des montagnes imposantes — l’Aurès au sud et le Djebel Chelia (culminant à 2 328 m) — et des plaines fertiles à l’ouest. Le climat est continental : froid et neigeux en hiver, chaud et sec en été. Cette diversité de reliefs et de microclimats confère à la région une grande richesse naturelle.
L’économie de Batna repose sur l’agriculture, l’industrie et le commerce. Les plaines fertiles produisent du blé, de l’orge, des pommes de terre et des fruits, tandis que les zones montagneuses sont favorables à l’élevage ovin et caprin. Sur le plan industriel, la wilaya dispose d’usines dans les secteurs du bâtiment, de l’agroalimentaire et du textile. Batna est également un centre universitaire important du pays, et son commerce actif relie le Nord et le Sud-Est de l’Algérie.
La wilaya de Batna est un joyau archéologique et naturel :
Batna est le cœur de la culture chaouie, un peuple fier de son identité amazighe. Les traditions, la langue et la musique (notamment le zendali et les chants de guerre) témoignent de la richesse du patrimoine local. Les habitants sont connus pour leur courage, leur dignité et leur sens de l’honneur. Chaque année, des festivals culturels célèbrent la mémoire des héros de la révolution et le patrimoine des Aurès, tels que le festival de Timgad, événement artistique et historique majeur du pays.
Batna, la ville des montagnes et des héros, incarne la fierté et la résistance de l’Algérie. À la fois ancrée dans son passé millénaire et tournée vers l’avenir, elle demeure un haut lieu de mémoire, de culture et de nature. Entre les ruines romaines de Timgad et les cimes enneigées de l’Aurès, Batna se dresse comme un symbole vivant de l’âme algérienne.