Algérie

Zerhouni fustige la météo




Le pouvoir et ses alliés partisansont poussé un «ouf» de soulagement à l'énoncé du verdict des urnes en ce jeudi 29novembre. Ils auraient bruyamment pavoisé, n'eût été que le parti desabstentionnistes, qui a certes quelque peu reculé dans ce scrutin, reste malgrétout majoritaire dans le pays. Les chiffres officiels communiqués par leministre de l'Intérieur au lendemain de la consultation électorale font eneffet apparaître que le taux d'abstention enregistré a baissé de plusieurspoints (7%) par rapport à celui que l'on a connu aux élections législatives du 19mai. Que l'abstention ait été malgré cela forte, n'est pas pour désarçonner cesmilieux qui s'attendaient secrètement à pire, à une «véritable bérézinaélectorale».Tout au plaisir que lui a procurécette divine surprise, Yazid Zerhounis'est même permis de faire la fine bouche en affirmant avec aplomb que laparticipation populaire au scrutin aurait été bien plus importante si lesconditions climatiques n'avaient pas été aussi rebutantes en cette journéed'élection. Bon prince, il s'est même laissé aller à congratuler les partis encourse pour leur contribution à la sensibilisation des électeurs, qui a rendupossible ce qu'il a qualifié de «succès électoral». Des partis que sonadministration n'a eu de cesse de fustiger avant la consultation en lesaccusant d'être la cause principale de l'indifférence qu'affichent les citoyensà l'égard de la chose électorale. Si ce ne fut pas le désastre électoralannoncé, le scrutin de jeudi est loin, comme le prétend Zerhouni,d'avoir réhabilité les institutions élues. Car, avec juste 7,5 millions devotes validés sur plus de 18 millions et demi d'électeurs inscrits, l'on nepeut considérer les assemblées qui vont se constituer sur la base des résultatsde jeudi, véritablement représentatives de la majorité des citoyens de ce pays.Cette divergence avec les autorités sur l'importance qu'elles accordent au«recul» de l'abstention exprimé, nous estimons que le scrutin d'avant-hier a confirmé notre analyse du même jour dans laquelle nous avonspronostiqué que «le trio de l'alliance présidentielle conservera sans aucundoute sa prépondérance hégémonique dans les institutions locales». C'est bienen effet ce que confirment les résultats de jeudi. Même si cette hégémonien'est plus aussi impériale qu'elle a été, du fait que les trois partis del'alliance ont été contraints de concéder du terrain électoral à d'autresformations, le FNA et le PT en particulier, qui les ont sérieusement bousculés.Le parti de Moussa Touati a même réussi laperformance de devancer le MSP en se classant troisième en nombre de sièges, derrièrele FLN et le RND. Pour le FNA et le PT, leur prestation électorale est sanscontexte beaucoup plus qu'une «simple percée», qui va leur permettre enbeaucoup de localités de jouer aux arbitres entre les «frères ennemis» del'alliance présidentielle.Un autre enseignement tiré de cescrutin est que le FLN n'a pas eu la «fête électorale» que lui a prédit sonsecrétaire général. Il n'a pas non plus subi la «dérouillée historique» que luiont promis et ses frondeurs et ses adversaires. Il demeure toujours la premièreformation politique du pays, place que n'a pu lui ravir son «clone ennemi», leRND.Dans ce scrutin, trois formationsont laissé des plumes, ce sont le MSP, le FFS et Islah.La formation de Soltani voit son audience se rétrécir,ce qui la place en mauvaise position par rapport à ses partenaires dansl'alliance présidentielle. Le FFS a lui perdu son duel avec le RCD. Pas debeaucoup, mais c'est l'indice que son influence traditionnelle en Kabylie et auCentre s'effrite inexorablement. Enfin, El-Islah sansDjaballah n'est plus un acteur électoral d'importance.





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