Algérie

Vers l’interdiction des sites subversifs et ceux contraires à la morale


L’Algérie se réveille sur les dangers de la cybercriminalité «On s’achemine vers l’interdiction des sites subversifs et ceux contraires à la morale». C’est ce qu’a annoncé, hier, Brahim Mansour, directeur central au ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (PTIC), lors du symposium sur la cybercriminalité organisé à l’hôtel Aurassi par le WTC Algérie. Selon lui, «des textes de loi sur la cybercriminalité sont actuellement en gestation pour réguler toutes les activités liées à la sécurité des données informatiques». Dans sa communication sur le développement des TIC et la cybercriminalité, Brahim Mansour signalera que «l’Algérie est en train de se conformer aux exigences internationales en matière de lutte contre ce phénomène en installant, dès mars 2006, la commission chargée de l’élaboration de textes de loi sur la lutte contre la cybercriminalité». D’après lui, notre pays qui s’inscrit directement dans la société de l’information, «a lancé récemment le schéma national de développement numérique dans le cadre du plan national d’aménagement du territoire chapeauté par le département de l’environnement». Le ministère des PTIC a pensé même au code du consommateur pour réguler le commerce électronique avec le lancement prochain des moyens de paiement de masse et la rentrée en vigueur de la signature électronique qui sera planchée incessamment par le ministère des Finances. Toutefois, tient-il à préciser, ses services comptent, prochainement, interdire certains sites politiques jugés trop subversifs, ceux contraires à la morale (pornographiques, ndlr) et ceux liés aux activités terroristes (cyberterrorisme). L’Algérie, qui a été classée dernièrement en première position en ce qui concerne la liberté sur Internet envisage, par ailleurs, de durcir sa législation en terme d’accès aux sites interdits en vue de protéger les enfants et les mineurs, et d’accélérer les poursuites judiciaires contre les arnaqueurs sur Internet qui utilisent, par exemple, des e-mails comme appâts pour soutirer de l’argent aux internautes, ainsi que les nombreux hackers ou pirates qui portent un très grand préjudice aux données confidentielles des institutions et des entreprises. Dans son intervention, M. Sellami Daoudi a reconnu qu’»actuellement, en Algérie, il n’y a aucune sécurité des données informatiques liées à la cybercriminalité. Le droit algérien, dans la loi du 10 novembre 2004, n’a inséré que des sanctions d’ordre pécuniaire aux affaires de fraudes informatiques, à savoir l’accès illégal ou tentative d’accès aux fichiers confidentiels ou au système informatique des entreprises». Le conférencier dira également que «le législateur algérien a omis de situer le vol informatique dans les nouvelles dispositions du code pénal ainsi que la réparation du préjudice causé par ce genre de piratage». «Il n’existe même pas, toujours selon l’intervenant, de structures spécialisées pour s’occuper des opérations ou des transactions bancaires ou du commerce extérieur». D’autre part, il s’est interrogé sur les obligations des «hébergeurs» pour identifier les cybercriminels. En tous les cas, l’intervenant trouve que «l’Algérie perd énormément d’argent dans les opérations de commerce on-line, faute de moyens de paiement électronique et du respect des délais, en plus du manque flagrant de règles juridiques et de procédures ainsi que de juridictions spécialisées pour traiter ce type de crimes ou de délits». Sur les risques économiques encourus par les entreprises, Laïdouni Farid, président de la société Wincom pour la sécurité informatique, basée à Oran, a souligné que «80% des entreprises australiennes, qui ont perdu des données confidentielles, ont déclaré tout de suite faillite, et 20% recevant des perturbations ont fait faillite 18 mois après». Ceci pour signaler que les auteurs des attaques aux réseaux à travers des intrusions dangereuses ou des virus mortels ne reculent devant rien pour demander des rançons et soutirer de grosses sommes d’argent à leurs victimes. «Des pirates, donnera-t-il comme exemple, ont même rançonné une banque japonaise de 500.000 clients basée à Londres, au risque de divulguer l’identité ou les codes secrets de ses déposants et les lancer sur le net». «C’est pourquoi, dira M. Laïdouni, il est urgent aujourd’hui d’envisager, entre autres, la mise en place de politiques de sécurité à travers la cybersurveillance, la sensibilisation du personnel et des utilisateurs aux risques informatiques en installant des pare-feu et le cryptage des données, sans développer néanmoins le discours de la malveillance ou encore travailler sur la peur pour vendre la sécurité».
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