Algérie

L’autre facette de «l’escroquerie» Khalifa



67 millions de dollars pour des stations de dessalement usagées   Selon les témoignages et documents produits, hier, devant le tribunal de Blida, Khalifa Abdelmoumène a réussi à transférer 67 millions de dollars le jour où il a conclu un marché pour l’achat de stations de dessalement d’eau de mer qu’il voulait offrir comme aide au gouvernement algérien. Dans ce cadre, Khalifa a importé 3 stations de dessalement et de purification d’eau de mer. Les deux stations qu’il a réceptionnées avaient déjà servi et étaient usagées. La 3e station estimée à 40 millions de dollars n’est, par contre, jamais arrivée en Algérie. Sur cette somme, l’entreprise saoudienne auprès de laquelle ladite station a été commandée a encaissé 30 millions de dollars avant que la faillite de Khalifa n’incite cette même entreprise à réclamer aux autorités algériennes le versement du complément de la somme convenue, ce qui a été bien sûr refusé. Ces mêmes sources assurent que les autorités françaises ont récupéré l’argent que leur devait le complexe Khalifa avant son écroulement et la déclaration de sa faillite le mois de juin 2003. Pour y parvenir, les autorités françaises ont recouru à la vente de tous les biens Khalifa se trouvant dans leur pays, les studios acquis par la chaîne de télévision Khalifa qui émettait de Paris compris au moment où il était attendu d’elles qu’elles aident les autorités algériennes à récupérer l’argent et les biens de ce complexe. De la sorte, la France a tiré profit de la décision de transfert au liquidateur français des produits de la vente des biens que Khalifa possédait dans ce pays. Pour rappel, le liquidateur français a distribué le produit de la vente des biens Khalifa aux Français auxquels Khalifa devait, à quelque titre que ce soit, de l’argent. De la sorte, toutes les dettes contractées par Khalifa auprès des autorités françaises ont également été apurées. Ce n’est que plus tard, que le liquidateur Badsi Moncef d’Alger a introduit une action en justice devant la Cour de justice de l’Hexagone qui, dans l’attente d’un arrêt de la Cour Suprême de France, a rejeté cette action. Pour rappel, l’expert comptable et le liquidateur de la Khalifa Bank, Badsi Moncef a révélé, avant-hier, l’autre face de cette trame à propos des sommes d’argent qui devaient être rapatriées en Algérie, mais qui sont restées à l’étranger et font l’objet d’un contentieux international impliquant le Liban, l’Arabie saoudite, la Suisse, la Grande Bretagne et surtout la France. D’autre part, le liquidateur de Khalifa a, lors de son témoignage devant le tribunal de Blida, déclaré que l’initiative française de liquider la compagnie aérienne Khalifa relevait du droit algérien. Dans ce même sens, il a ajouté que le tribunal de Versailles avait réclamé le versement de 50 millions de francs français -soit l’équivalent de 7 millions d’euros- avant l’entame de la liquidation. Badsi a aussi informé qu’il avait introduit un appel mais que ce recours avait été également rejeté. Suite à cet arrêt, dit-il, il a introduit une plainte auprès de la Cour européenne contre l’Etat français. Il s’agissait, dit-il, de défendre des intérêts colossaux avant de déclarer que la justice française n’était pas neutre. A une question relative aux correspondances avec les banques, le témoin a recensé 38 courriers engagés entre les agences depuis l’entrée en activité de la banque Khalifa et que le déficit enregistré auprès du Trésor français n’était pas acceptable. Badsi a de même estimé que la banque Khalifa avait un trou estimé à 200 milliards de dinars et que 75% de l’argent de cette banque étaient destiné au financement de branches à sens unique pour le compte du groupe Khalifa. Badsi, qui avait été désigné par une commission bancaire de la Banque d’Algérie pour liquider Khalifa, a déclaré que 40 personnes avaient été mobilisées pendant 6 mois pour faire l’inventaire de la banque concernée. Dans son témoignage, le liquidateur a révélé que la banque abritait environ 200.000 importants dépôts et que chacun de ces cas constitue un drame avant d’ajouter que cette étape a été dépassée grâce au concours des institutions judiciaires et bancaires. Selon lui, il a été décompté 2,4 millions opérations financières sur lesquelles 2,3 ont été étudiées alors que 40.000 sont au stade de la vérification et que de la sorte, il ne reste plus que 40.000 opérations à vérifier. S’agissant des crédits, Badsi a fait état de l’existence de pas moins de 40.000 dossiers concernant des clients en sus de milliers d’autres autorisations concernant toujours les crédits mais dont une importante proportion a été allouée sans passer par la procédure réglementaire.
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