Algérie

Veillée d’armes à Sidi El-Houari et au boulevard Emir Abdelkader


Des dizaines de familles craignent l’effondrement de leurs habitations A Oran, il aura suffi que le ciel soit clément pour que la panique s’empare des familles de Sidi El-Houari, plus particulièrement celles des rues Charles Quint et Madrid. Rue Charles Quint, une bâtisse plus que centenaire et où s’entassent dans une inextricable promiscuité des dizaines de familles, la menace d’une catastrophe est bien réelle. Les précipitations de jeudi à vendredi ont en effet condamné les 35 familles du 14 et les 26 autres du 18 rue Charles Quint à passer la nuit à mettre à l’abri leurs enfants et leurs maigres effets et à évacuer, avec les moyens de bord, les eaux pluviales qui ont vite inondé leurs refuges. Hier encore, au moment de notre passage, ces familles essayaient toujours d’évacuer les importantes quantités d’eau qui ont carrément inondé les semblants de logements qu’elles occupent, pour certaines depuis 1986. Parmi ces familles, celle des Hamadouch et ses 7 enfants partagent un minuscule 2 pièces dont une partie du toit s’est effondrée dans la nuit de jeudi à vendredi, assure le père de famille. Leurs compagnons d’infortune, les Oucherif et leurs 5 enfants, les Belakhhal et leurs 6 enfants, la famille Belhadj et ses 2 enfants asthmatiques, entre autres, ne sont pas logées à meilleure enseigne. Parmi ces familles, celle d’un jeune policier exerçant à Chlef ne sait plus quoi faire ni à qui demander secours. Plus que centenaire, le vieil immeuble, dont certains font remonter la construction à la présence espagnole à Oran, n’est même plus digne d’abriter des animaux, estiment les enfants que nous avons rencontrés hier alors qu’ils donnaient un coup de main à leurs parents occupés à évacuer les eaux. Sur place, nous avons constaté que pas une seule habitation n’a été épargnée, que plusieurs toits se sont partiellement effondrés et que des murs, gorgés d’eau, menacent de s’écrouler. A Sidi El-Houari, il n’y a pas que ces familles qui soient sérieusement menacées. Celles de la rue de Madrid et d’ailleurs le sont aussi et des catastrophes ne sont pas à écarter si des mesures préventives ne sont pas prises. Au centre ville également, des dégâts ont été signalés hier et avant-hier. Ayant momentanément trouvé refuge au siège de l’imposant immeuble de la Mouhafadha FLN d’Oran -boulevard Emir Abdelkader- où elle occupe un ancien bureau transformé par besoin en logement, la famille du moudjahid A.A.C, risque d’être ensevelie si jamais ce qui reste encore du plafond venait à céder. A Oran donc et concernant le vieux bâti, les clignotants sont au rouge. En tout état de cause, hier vendredi, tout aussi bien les familles de Sidi El-Houari que celles du Derb et de la mouhafadha FLN d’Oran, menacées dans leur existence, priaient le ciel de les épargner. Ainsi et aussi paradoxal que cela puisse paraître, au moment même où des millions d’Algériens remercient Dieu d’avoir exaucé leurs vœux et répondu à leurs prières, d’autres, craignant de recevoir leurs habitations branlantes sur le crâne, le suppliaient de les épargner.
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