Algérie

Une rencontre est prévue aujourd’hui


Comment défendre les libertés syndicales ? Une rencontre sur les violations des libertés syndicales est prévue, aujourd’hui, à la fondation Frederich Ebert à Alger. Cette rencontre, initiée par d’anciens syndicalistes, un collectif d’avocats, la Ligue algérienne des droits de l’Homme portera sur la problématique des libertés syndicales dans notre pays. Cette rencontre qui se tient au moment où des enseignants contractuels observent une grève de la faim dans l’indifférence générale sera une opportunité pour des syndicalistes ayant «été injustement sanctionnés et marginalisés ainsi qu’à des juristes et des militants des droits de l’Homme de défendre les libertés syndicales dans un nouveau cadre organisé», nous explique un des initiateurs de cette rencontre. Les syndicats n’ont pas droit de citer, nous explique-t-on. «Aucun des syndicats, ni centrales syndicales autre que le syndicat d’appareil ne sont consultés, ni invités aux négociations bilatérales sur les questions de l’heure et engageant l’avenir des travailleurs et du pays. Pour les autorités, seule le syndicat appareil est représentatif, alors que le terrain syndical est marqué de l’empreinte d’autres organisations syndicales très représentatives». D’autre part, un des syndicalistes, qui prendra part à la rencontre d’aujourd’hui, note que «l’exercice du droit syndical est remis en cause par bon nombre d’employeurs. Les syndicalistes sont persécutés, réprimés par leurs employeurs. Les syndicalistes sont, pour certains, mutés abusivement, pour les autres traduits devant les commissions de discipline et enfin beaucoup de syndicalistes sont licenciés d’une manière arbitraire. Des syndicalistes sont même arrêtés par les forces de l’ordre et emprisonnés. Ces atteintes, même portées à la connaissance des autorités et des instances concernées, restent sans suite et sans réhabilitation et réparation des préjudices». Abordant les atteintes au droit de grève, la même source dira que «le droit de grève, consacré par la constitution, est remis en cause par les employeurs. Toutes les grèves initiées par les organisations syndicales, n’entrant pas dans les calculs des autorités, sont systématiquement déclarées illégales par les employeurs et même par les autorités du pays. La justice a été, nombre de fois, saisie par des employeurs pour casser les mouvements de grève». Et d’ajouter que le recours aux casseurs de grève est systématique. Les employeurs recrutent des contractuels pour briser les mouvements de grève, en violation des dispositions de la loi 90-02 du 06 février 1990 notamment l’article 33 qui interdit tout recrutement ou affectation destinée à pourvoir au remplacement des travailleurs en grève. Dans ce même ordre d’idées, il évoquera «le parti pris de l’administration dans les affaires internes des organisations syndicales. L’administration, plus particulièrement les services du ministère du Travail, sont constamment coupables d’ingérence dans les affaires internes des organisations syndicales. Le principe du secret des correspondances n’est pas respecté. Des correspondances destinées aux organisations syndicales arrivent à l’employeur, parfois avant même leurs destinataires. Des correspondances tendancieuses émises par les services du ministère du Travail, dans le but de semer le doute, démoraliser les bases syndicales et orienter les décisions de justice si besoin. La non remise des procès-verbaux de non conciliation est une autre entrave». Quoiqu’il en soit, la rencontre d’aujourd’hui mettra à nu toutes les insuffisances en matière de défense des libertés syndicales en Algérie. Samira Illoul
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