Algérie

Une hausse de 592 % Près de 5 tonnes de kif saisies en trois mois



Avec près de 5.000 kg de kif traité saisis durant le dernier trimestre, une quantité en hausse de 592% par rapport à celle saisie, au cours de la même période de l'année écoulée, la thèse selon laquelle l'Algérie est en voie de passer du statut de pays de transit à celui de consommateur se précise. C'est ce qui a été révélé à travers un bilan rendu public, hier, par la gendarmerie nationale, reprenant une étude récente. Durant la même période, 17.466 plants de cannabis ont été récupérés en plus des semences de cannabis. Cette quantité récupérée en l'espace de 3 mois est équivalente à celle saisie durant toute l'année 2007, au cours de laquelle, 4.813,72 kg de kif traité ont été saisis. L'étude fait ressortir que, comparativement à l'année 2006, une hausse de 2,91% est enregistrée. En matière de drogues dures, dont la consommation est encore faible en raison de l'éloignement des sources d'approvisionnement, de leur cherté et du dispositif de contrôle installé, la quantité de cocaïne saisie durant l'année écoulée, à savoir 163,9 g est bien inférieure à celle de l'année 2006 avec 7.640,3 g, soit une baisse de près de 98%. Par contre, la saisie de plants de cannabis a connu une courbe ascendante vertigineuse de l'ordre de 13.283% de 2006 à 2007 avec respectivement 91.006 unités contre 680. Le bilan précise également que la wilaya de Béchar vient en pôle position avec 4.040 kg, suivie de celles de Tlemcen et Ouargla avec respectivement 320 et plus de 254 kg. Le fait nouveau demeure, incontestablement, le changement de vocation agricole de la wilaya d'Adrar laquelle, il y a quelques années, était connue pour sa tomate. Ainsi, depuis la fin 2007, les services de sécurité ont découvert d'importantes surfaces agricoles plantées d'opium et de cannabis; un fait qui fera dire à certains que l'Algérie et les zones du Sahara central, connues pour la fertilité de leurs terres, peuvent produire du cannabis et de l'opium. A ce sujet, M. Sayeh, directeur de l'office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT), explique ce changement de vocation par la situation géographique de cette région, l'abondance des eaux et le climat favorable. Il ira même jusqu'à qualifier cette région de «Californie» de l'Algérie, en précisant que l'introduction des cultures du cannabis et de l'opium, dans ces zones s'explique en grande partie par la pression exercée sur les narcotrafiquants aux frontières. Ces derniers, dont la majorité vit à l'étranger, se sont redéployés avec l'aide de certains barons locaux, pour produire, eux-mêmes, cette drogue et trouvant chez les agriculteurs locaux une prédisposition à pratiquer des cultures moyennant d'importants revenus. Le bilan de la gendarmerie relève, ainsi, que dans la wilaya d'Adrar, ses éléments ont saisi 2.510 plants de cannabis. Cependant et toujours en matière de saisie de stupéfiants, une baisse a été signalée en ce qui concerne les psychotropes avec seulement 1.831 comprimés, un chiffre en chute de 83% par rapport au premier trimestre 2007. Les saisies opérées ont été suivies de l'arrestation de 1.328 personnes, dont 16 femmes. Parmi elles, 991 ont été placées sous mandat de dépôt, alors que pour 2007, la gendarmerie nationale a procédé à l'arrestation de 4.047 personnes, dont 64 femmes, alors que 3.184 présumés ont été mis sous mandat de dépôt. A propos des affaires de trafic de drogue traitées par la justice, la palme revient à Oran avec 326 affaires, suivie d'Alger et de Ouargla. Pour la capitale de l'ouest du pays, pas plus tard que cette semaine, 166 kg de kif traité ont été saisis à Bir El-Djir, à l'est de la ville par les services de sécurité. Cette prise intervient après celle opérée, en janvier, au port d'Oran par les douaniers qui ont découvert 700 kg de kif traité dissimulés dans un conteneur.
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