Algérie

UNOP Les producteurs de médicaments veulent un traitement préférentiel




« La législation en matière d'industrie pharmaceutique est décidée dans un cercle restreint, sans consultation des professionnels concernés», s'est désolé hier, le président de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), M. Ammar Ziad. Intervenant au Forum El Moudjahid, le responsable de l'UNOP n'a pas hésité à avertir, que «si la production nationale n'est pas encouragée par les pouvoirs publics, l'Algérie ne pourra être à l'abri d'une pénurie de médicaments», comme c'était le cas il y a quelques semaines. Plus tranchant, le secrétaire général de la même organisation, le Dr Nabil Mellah, a appelé les autorités à «arrêter de décréter des lois et de laisser le marché décider des mesures à prendre». Le SG de l'UNOP est revenu longuement sur les négociations qu'a entamées notre pays avec l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Selon le conférencier, qui rappellera qu'il reste encore quelque 1.900 questions qui sont en suspens avec l'OMC, l'Algérie, soutient-il, n'a aucune obligation de se conformer aux règles de cette organisation tant que les négociations d'accession n'ont pas encore abouti. Pour le Dr Mellah, la production nationale doit être encouragée par l'instauration notamment d'un prix et d'un remboursement préférentiels pour les produits pharmaceutiques fabriqués localement, le rétablissement de la durée de vie minimale des produits à l'importation et l'application d'une forte taxation des produits dits de conforts. Le SG de l'UNOP propose de mettre su pied un cadre réglementaire sûr, stable et transparent pour faire face à la multitude de problèmes du secteur pharmaceutique en Algérie. En dépit, note le conférencier, que le président de la République a instruit le gouvernement d'encourager l'industrie nationale pharmaceutique, les produits importés représentent 70 % de parts de marché, alors que la production locale représente seulement 30 % et qu'au Maroc et en Tunisie les parts de marchés sont respectivement de l'ordre de 80 % et 55 %. Dans ces pays, explique le Dr Nabil Mellah, il faut d'abord prouver qu'un produit ne peut être produit localement pour décider de son importation du moment qu'en Tunisie, un médicament fabriqué localement est interdit carrément à l'importation. Avec 1,2 milliard d'euros contre 450 pour le Maroc et 322 pour la Tunisie, l'Algérie occupe pourtant la première place en termes de marché, précise le conférencier. Il soutiendra, à cet effet, que la réservation prioritaire des marchés publics à la production nationale est une mesure importante qui sera d'un grand apport pour la préservation de l'économie nationale. Pour le président de l'UNOP, il faut à tout prix définir une stratégie nationale de développement de l'industrie pharmaceutique avant l'entrée de notre pays à l'OMC.  M. Ammar Ziad a appelé hier les autorités, afin de consulter les opérateurs de la pharmacie dans les négociations avec l'OMC, tout en prenant en considération ce qu'il a qualifié «d'impératifs nationaux de santé publique». Le verdict du président du Conseil de l'ordre des médecins, M. Bakkat est quant à lui sans appel. «Si nous continuons avec la politique actuelle, nous deviendrons un dépotoir de médicaments que nous ne pourrons même pas identifier», dira-t-il, en proposant au gouvernement d'organiser des assises nationales de tout le secteur pour sortir avec une stratégie pour les 20 prochaines années.
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