Algérie

Un émissaire mauritanien chez le président de la Commission africaine


Un émissaire mauritanien chez  le président de la Commission africaine
Bien que rejetant officiellement l’ultimatum de l’Union africaine (UA) lui demandant de rétablir le président déchu dans ses fonctions, la junte militaire a envoyé une délégation pour rencontrer le président de la Commission de l'Union africaine Jean Ping à Addis Abeba. Assane Ba, porte-parole du département paix et sécurité de l'UA, a confirmé hier qu’une délégation mauritanienne est arrivée hier soir à Addis Abeba. “Elle est dirigée par le ministre de la Justice Ahmedou Tidjane Bal et composée de plusieurs responsables dont le directeur Afrique du ministère des Affaires étrangères”, a-t-il indiqué à l'AFP. “La délégation doit rencontrer à sa demande le président de la Commission en fin de matinée. L'UA va écouter ce qu'ils ont à dire”, a-t-il ajouté. Lundi, le Commissaire à la Paix et à la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra, “a briefé le Conseil de paix et de sécurité de l'UA sur l'évolution de la situation en Mauritanie, mais aucune décision n'a encore été prise”, a également déclaré M. Ba. Pour rappel, l'UA avait exigé le 22 septembre le rétablissement du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi dans ses fonctions le
6 octobre “au plus tard” et évoqué des “risques de sanctions et d'isolement” pour les putschistes s'ils ne satisfaisaient pas à cette “exigence”. Cela étant, les partis opposés au coup d'État du 6 août en Mauritanie ainsi que plusieurs organisations de défense des droits de l'homme ont fait monter la pression lundi, en exigeant des “sanctions immédiates” à l'encontre de la junte au pouvoir. Dans le même temps, une délégation de la junte était attendue à Addis Abeba pour des entretiens avec des responsables de l'Union africaine, quelques heures seulement avant l'expiration lundi à minuit de l'ultimatum de l'UA en vue d'un “retour à l'ordre constitutionnel”. “Nous réclamons l'application immédiate de sanctions contre la junte, conformément à l'ultimatum posé par l'UA car les militaires n'entendent pas quitter le pouvoir”, a déclaré à l'AFP le responsable des relations extérieures du Front national de défense de la démocratie (FNDD), Mohamed Ould Mouloud.  Selon lui, les putschistes “se sont engagés dans l'escalade de la répression contre toute opposition politique”. Dimanche, des policiers antiémeutes ont en effet réprimé à Nouakchott de petites manifestations de partisans du président renversé demandant le retour au pouvoir de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier chef d'État démocratiquement élu depuis l'indépendance du pays en 1960. Lundi soir, les dirigeants du Front se sont réunis avec deux des enfants du président renversé et de nombreux militants pour discuter de la situation. Omar Ould Yali, président en exercice du Front, a lancé un avertissement à l'encontre des putschistes : “Nous les mettons en garde de ne pas mettre le feu à la Mauritanie.” Il a également demandé “tous les policiers et les militaires de ne pas accepter d'être instrumentalisés pour réprimer les manifestations”. Le Front a également maintenu la pression, en annonçant une marche de six centrales syndicales mardi à 16h (heures locale et GMT) à Nouakchott, bravant une nouvelle fois l'interdiction de toute manifestation décidée par la junte. Les organisations de défense des droits de l'homme ont de leur côté haussé le ton lundi. La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et son organisation membre en Mauritanie, l'Association mauritanienne des droits de l'homme (AMDH), ont appelé la junte à “libérer immédiatement et sans condition le président élu et à rétablir le pouvoir constitutionnel”. Elles “demandent à l'Union africaine, l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), l'Union européenne et l'Organisation des Nations unies à prendre des sanctions ciblées à l'encontre des généraux de la junte et des individus qui les soutiennent”. Le projet de “rectification politique” de la junte est “dans l'impasse”, a pour sa part déclaré la Rencontre africaine des droits de l'homme (Raddho), une ONG dont le siège est à Dakar, qui encourage l'Union africaine (UA) à appliquer “fermement” des sanctions. L'organisation “soutient et encourage l'Union africaine à appliquer fermement les sanctions les plus appropriées pour amener le général Mohamed Ould Abdel Aziz (chef de la junte) à libérer le président démocratiquement élu et à restaurer l'ordre constitutionnel”.


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