Algérie

Trois familles expulsées à El-Barki


Un père menace de tuer toute sa famille «Je tuerai mes quatre gosses et ma femme, ensuite je me donnerai la mort, si vous me forcez à quitter la maison!» C’est en ces termes qu’un père de famille criait sa rage à la face des policiers qui venaient l’expulser, hier, d’une vieille habitation qu’il «squattait» avec d’autres familles, d’après la délégation du secteur urbain Ibn Sina. Selon la même source, elles sont trois familles à avoir occupé illégalement cette vieille habitation appelée communément le «Château des Turcs» et située à El-Barki. «Ces familles s’y sont installées tout récemment, juste après que les précédents occupants ont bénéficié de toits à la faveur de la campagne du relogement des habitants de bâtisses classées menaçant sérieusement ruine. Toutes ont donc été expulsées, hier, par la force publique. Mais c’est un autre son de cloche qui tinte dans la bouche des pères de familles concernées qui brandissant divers documents, déclarant que «l’administration est dans l’erreur». «Tous nos papiers administratifs portent cette adresse, et ce, depuis belle lurette», dit celui que les curieux appelaient Kader. Gardant le silence pour un temps, il lève subitement la tête pour dire: «Aujourd’hui, nous sommes expulsés de ce que l’on ose même pas appeler maison, d’un tas de ruines. Mais nous y étions à l’abri avec nos familles. Que nous reste-t-il à présent? Rien!» Et de lâcher sa menace: «J’attends la fin de la journée pour passer à l’acte. Je tuerai mes quatre enfants et mon épouse puis je me donnerai la mort. C’est la seule solution qui me reste!» Sa femme, qui assistait impuissante à la scène, piquait une crise d’hystérie devant les menaces de l’époux. Elle voulait fuir l’endroit pour mettre ses enfants à l’abri, mais le mari, les yeux rouges et écarquillés de colère, l’en empêchait. De l’autre côté de la barrière, certains diront qu’il s’agit de menaces qui ne seront sans doute pas mises à exécution. «Maintenant, il est hors de lui pour s’être retrouvé subitement à la rue, il se calmera après», entend-on dire. Avec l’évacuation musclée du «Château des Turcs», qui reste un superlatif aussi comique qu’intempestif, les agents de l’APC se sont empressés de condamner les portes et fenêtres pour éviter que de nouveaux squatters viennent réoccuper les lieux. Quant aux familles expulsées, et selon des sources du quartier, deux d’entre elles sont momentanément prises en charge par des membres de leurs familles ou des amis, et ce, dans l’attente qu’une solution. Seule la famille de «Kader» est restée à la rue. Quant aux effets personnels de ces squatters, ils ont été déposés au niveau de la fourrière en attendant que les familles concernées passent les récupérer… Hasna Y.
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