Algérie

Tribunal de Tizi-ouzou



L’affaire Matoub renvoyée pour complément d’enquête Le tribunal criminel près la cour de Tizi-Ouzou ayant enrôlé l’affaire Matoub Lounes devait ouvrir son audience, hier, matin. La salle était bondée et les journalistes en force. Etaient également présents la mère de la victime, sa sœur Malika ainsi que de nombreux citoyens. Dès son entrée dans la salle, la mère Nna Aldjia s’est écriée: «Non! Je ne veux pas une parodie de justice, ceux qui sont à la barre des accusés sont innocents! J’exige leur libération immédiate! Les assassins sont dehors et libres!» La veille, sa fille Malika devait, dans un point de presse, exiger la présence d’une cinquantaine de personnes dont des politiques et d’autres personnalités, à l’image de Saïd Sadi, le président du RCD, Aït Hamouda Amrane dit Nourredine, vice-président du RCD, le Dr Djeddaï, cadre du FFS, ainsi que le commandant du secteur militaire de Tizi-Ouzou, sans oublier le chef de la brigade de gendarmerie de Béni Douala à l’époque des faits, en juin 1998. La salle d’audience qui était assez houleuse avec ce cri de la mère Matoub, vivra un peu plus tard un autre événement avec l’évanouissement de la sœur de feu Lounes. Dans cette ambiance où l’émotion était à couper au couteau, on pouvait voir à la barre les deux accusés en détention, Chenoui Mahieddine et Medjkane Abdelmalek. Après que les accusés eurent décliné leurs identités, le procureur prend la parole pour insister sur l’affaire qui devait être jugée normalement. Malika Matoub refuse et demande à ce que le tribunal convoque et entende les témoins. Les avocats de la partie civile, eux aussi, insistent sur l’absence des experts et des témoins, ajoutant que les doléances de la famille n’ont pas été prises en charge. Malika Matoub reprend la parole pour expliquer que c’est à la justice de convoquer les témoins cités. Le procureur finit par rejoindre la partie civile et demande à la justice d’examiner le cas de cette nouvelle donne, concernant notamment les témoins à convoquer. Après les délibérations, les juges reviennent avec la décision du report du procès pour complément d’enquête. La salle exulte. Des cris fusent et des applaudissements éclatent. Le procès est ainsi reporté pour la troisième fois, le premier report l’ayant été en 2000 et le deuxième en 2001. Dans l’après-midi et en compagnie de l’un des avocats de la famille Matoub, Me Rahem, Malika Matoub a animé un point de presse au cours duquel elle dira que «le report d’aujourd’hui est une avancée énorme, et l’arrivée de l’avocat, Me Bouchachi, le président de la LADDH, est un véritable appel d’air frais. Nous espérons que le procès reparte enfin sur des bases solides et que, d’ici l’automne ou l’hiver prochain, l’affaire sera enfin jugée». Elle a également tenu à remercier tous ceux qui, de près ou de loin, ont aidé la famille dix ans durant. Lui succédant, Me Rahem devait lui aussi affirmer qu’il a espoir de voir enfin l’affaire jugée car «nous sentons, ajoutera-t-il, une volonté réelle d’en finir». M. Chabane
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