Algérie

Syndicats maghrébins des universités




« Faire face à la mondialisation » Faire face à la mondialisation capitaliste. » Telle était la préoccupation exprimée hier par le représentant tunisien du Syndicat général de l?enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SGESRS) lors de la rencontre des syndicats du Maghreb organisée par le Cnes, à l?université d?Oran (IGMO). Abdeldjaoued Djounaïdi était le seul parmi ses pairs intervenants durant la matinée à avoir clarifié la position de la future Union des syndicats de l?enseignement supérieur du Maghreb dont les statuts, en débat, seront soumis à l?adoption aujourd?hui même, lors de la clôture de ces deux journées, qui ont regroupé des représentants syndicaux de Libye, de Tunisie, d?Algérie, du Maroc et de Mauritanie. Le congrès constitutif de cette union est prévu à Rabat dans les prochains mois, probablement en avril ou en mai. Pour le représentant tunisien, la mondialisation n?a fait qu?aggraver la crise dont souffre l?université de cette entité géographique. « Auparavant, le savoir était considéré comme quelque chose de sacré mais, aujourd?hui et depuis quelques années, il tend à devenir une simple marchandise », indique-t-il en soutenant que « les revendications des 5 pays sont proches » même si, devait-il préciser en aparté, « pour des considérations de protocoles, les autres intervenants ne l?ont pas exprimé clairement ». Pour lui, les pays du Maghreb ont vu leur résistance à la mondialisation (dont les visées sont considérées comme étroites) amoindries et les pouvoirs en place ne font qu?appliquer les directives des institutions internationales, la Banque mondiale en tête. Son constat des réformes proposées est alarmant : « On assiste en réalité à la démission des Etats au profit d?un secteur privé en permettant aux entreprises de marchander le savoir, une menace pour les acquis et les sacrifices des Maghrébins. » Tout en rappelant, pour le cas de son pays, que la journée d?hier coïncide avec l?anniversaire de l?assassinat, en 1952, de l?une figure du syndicalisme tunisien. Cette intervention a été particulièrement appréciée par un des membres du conseil national du Cnes, présent à la rencontre, surtout que les représentants des autres pays ont abondé dans le sens de la construction du Maghreb, mais sans s?attarder sur les aspects revendicatifs. Représentant la nouvelle direction du Cnes (qui ne fait pas l?unanimité), M. Boukaroura pense que l?enseignant universitaire peut constituer une avant-garde pour la construction de l?UMA en évitant la débâcle ayant caractérisé la démarche des pouvoirs respectifs qui se sont penchés sur la question. Le représentant du syndicat marocain, M. Derouiche, est allé encore plus loin, quitte à sortir du sujet. « Les frontières entre les pays sont virtuelles et imposées par le colonialisme et c?est pour cela que nous voulons un passeport unique, une monnaie unique, etc. » Son appel va dans le sens de « défaire le siège de l?unité maghrébine imposé par les politiques ». MM. Ahmed Abdedaïm et Bachir Ahmed Saïd, respectivement de la Mauritanie et de la Libye, ont exprimé, quant à eux, leur souhait d?une politique maghrébine commune. Lors d?une conférence de presse, en revanche, tous ont exprimé le souhait de construire un syndicalisme démocratique et revendicatif.





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