Algérie

Rumeur, rumeur...



Elle est incroyable la campagne qui a été déclenchée autour de l?état de santé de M. Yazid Zerhouni, ministre de l?Intérieur et des Collectivités locales. On le savait hospitalisé depuis environ un mois, mais bizarrement, une rumeur persistante s?est mise à circuler ces derniers jours. On le donnait purement et simplement pour mort. Et la rumeur précisait que si l?information n?a pas été rendue publique, c?est pour ne pas créer davantage d?inquiétude à cause de la maladie du président Abdelaziz Bouteflika. Ces mêmes sources « très bien informées » ajoutaient que M. Zerhouni ne sera enterré qu?après le retour du chef de l?Etat à Alger. Il s?est même trouvé des personnes bien placées et au-dessus de tout soupçon pour colporter ces fausses informations. Heureusement que la presse nationale, dans son ensemble, n?est pas tombée dans le piège et n?a pas, par conséquent, transmis le message. Il a fallu que M. Daho Ould Kablia, ministre délégué aux Collectivités locales, remette les pendules à l?heure contre ces « rumeurs indécentes », comme il l?a souligné dans une déclaration diffusée dimanche soir. Il faut croire qu?il a été poussé à bout pour réagir de la sorte. La rumeur s?apparentait en effet à une opération de désinformation contre le tout-puissant ministre de l?Intérieur. Dans quel but ? Il faut savoir que l?homme n?est pas en odeur de sainteté chez certains cercles du pouvoir. Il lui arrive parfois de rompre l?unanimisme ambiant et de tenir un discours dérangeant, comme lorsqu?il affirme par exemple qu?il n?y a aucune nécessité de réviser la Constitution ou encore d?exprimer son opposition à la loi sur les hydrocarbures qui a été adoptée par les deux Chambres ou enfin quand il affiche un anti-intégrisme sans concession. Inévitablement, il s?est fait des ennemis qui ont cru le déstabiliser en annonçant mensongèrement sa mort. Il faut dire aussi que le pouvoir a une grande responsabilité dans la divulgation de telles informations. Considérant toujours que le peuple algérien est mineur, sauf lorsqu?on l?appelle aux urnes, il s?obstine à communiquer sur l?état de santé des dirigeants alors qu?ils sont des êtres humains comme les autres et que, par conséquent, ils peuvent eux aussi tomber malades. Il refuse de se départir de son omerta, sans vouloir tirer les leçons des péripéties de la maladie du défunt président Houari Boumediène.



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