Algérie

Syndicalisation symbolique en secteur privé



La présence et l'action des syndicats ne s'expriment dansnotre pays que dans le secteur étatique. La loi pourtant fait obligation del'exercice syndical partout où existent des collectifs de travailleurs. Mais lasyndicalisation en secteur privé ne semble intéresser ou tenter ni l'UGTA ni le courant autonomiste. La centrale de Sidi Saïdest certes présente dans quelques groupes et entreprises économiques privées. Rienpourtant de systématique n'a été engagé par elle pour s'implanter dans lesecteur privé d'une manière plus significative.En fait, tout se passe comme si un «deal» a été convenuentre les pouvoirs publics, la centrale UGTA et le patronat, prévoyant que lasyndicalisation en secteur privé ne soit ni encouragée ni encore moins que lesreprésentations syndicales existantes s'adonnent à l'action revendicatrice.Comment expliquer, sinon, l'apathie dont font montre lessalariés de ce secteur privé, quand ceux du public multiplient les mouvementsde revendication pour des hausses salariales que justifie la dégradation dupouvoir d'achat dans le pays. Est-ce à dire que les salariés du privé sontheureux de leur sort et satisfaits des niveaux de leurs rémunérations ? Que non,bien sûr !L'apparente «paix sociale» que connaît le secteur privén'est due qu'aux empêchements et entraves que ses salariés rencontrent pours'organiser et exercer leurs droits syndicaux. C'est un secret de Polichinelleque les patrons ont la phobie de toute présence syndicale dans leursentreprises et qu'ils ont recours pour l'empêcher à une multitude de «ficelles»,dont la mise en place d'un «syndicat maison» est lamoins violente.C'est là une situation qui est rendue possible par laconnivence tissée entre ces patrons et les rentiers de l'appareil syndical del'UGTA, avec l'approbation tacite des pouvoirspublics. Il n'est un secret pour personne que la majorité des travailleurs ensecteur privé est surexploitée et ne bénéficie d'aucune des protections légalesprévues par le code du travail. Faute d'être organisés syndicalement, ils nepeuvent surtout pas recourir à la grève pour se faire entendre et briser ainsile mur de silence fait autour de leur situation.L'affrontement syndical dans le secteur public a pour enjeula reconnaissance du plurisyndicalisme. Dans le privé,cet enjeu est en l'état des choses une pure vue de l'esprit. La nécessité etl'urgence en «ce territoire», c'est la bataille pour l'exercice sans entrave dudroit syndical. Les syndicats, l'UGTA en premier, ontfait du secteur public leur théâtre pratiquement exclusif de l'affirmation del'existence d'une vie syndicale dans le pays.La situation économique et sociale du pays, formatée par lavision néolibérale, fait un sort malheureux aux citoyens en général, auxsalariés en particulier, notamment ceux du secteur privé. D'où la nécessité desyndicats qui soient présents et vigilants partout dans le monde du travail, passeulement celui relevant de l'Etat.Est-ce là une préoccupation pour l'appareil syndical UGTA ?Pas le moins du monde, à voir le maigre taux de syndicalisation atteintailleurs que dans ce secteur public.



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