Algérie

Souk-Ahras Urgences médicales : la cote d'alerte !




Ce qui se passe àlongueur de jour et de nuit au pavillon des urgences de l'hôpital régional deSouk-Ahras, et cela depuis bien longtemps, est tout simplement inadmissible !Idéalement placédans l'Å“il du cyclone des barbares de tous poils, du fait des prestationspourtant salvatrices qu'il dispense sans discontinuer et l'afflux massif despatients qui y est enregistré quotidiennement, le service des urgences vagit ensilence. Pas un jour, pas une nuit, ne passent sans renvoyer l'écho nauséabondd'agressions en série perpétrées contre le personnel médical, para-médical etcelui des agents de sécurité débordés jusqu'à l'impuissance. Les assaillants,des accrocs aux stupéfiants et des alcooliques en règle générale mais aussid'autres catégories de la société, n'hésitent pas le moins du monde, à recourirà la force si leurs désiderata ne sont pas satisfaits. Et ce sont les médecinset les infirmiers qui essuient les plâtres parfois de manière très véhémentevoire avilissante. La chronique journalière de ces voies de fait intolérablesrend ainsi compte d'usage délibéré et outrancier d'armes blanches exhibées aunez et à la barbe de leurs serviteurs. Combien de médecins (des femmes enparticulier) n'ont sauvé leur peau qu'au prix d'escapades, combien de techniciensde la santé n'ont pas eu cette veine, s'en sortant avec des dégâts physiquesmais aussi psychologiques importants. Les dégradations de l'équipement médical,du mobilier et des vitres ne se comptent plus, se banalisant jusqu'à ne plussusciter de commentaires ni de protestations. Pour Mr Abdenouz-Abdelaziz, chefdu service des urgences, «la situation est intenable et risque d'empirer si desmesures coercitives ne sont pas prises: nous endurons chaque jour des sévicescauchemardesques. Figurez-vous qu'on a à faire à toutes les composantes de lasociété. Et si certaines d'entre elles sont avenantes et respectueuses de ceuxet celles qui sont à leur service, la majorité fait montre d'incivisme etd'agressivité que rien ne justifie. Cela s'étend du névrosé en mal depsychotropes qui impose, couteau à la main, qu'on lui en prescrive bon gré, malgré, au forcené irascible qui, au moindre rappel à l'ordre, se met en boule etmenace de «corriger» quiconque se dresse contre sa volonté. Cette image sereproduit tant de fois qu'elle est devenue coutumière. Nous composons avec».Interrogé sur l'opportunité de la présence sur place de policiers, notreinterlocuteur apporte les précisions suivantes: «leur rôle se limite à prendreseulement acte de tout ce qui se passe, à relever l'affiliation des accidentés.Ils n'ont pas vocation à intervenir contre qui que ce soit. Et si noussubissons les outrages de quelque dépravé, nous faisons appel à la Sûreté de lawilaya qui dépêche des agents. Idem pour nos agents de sécurité: ils sontinstruits de veiller à l'intégrité physique de l'hôpital, sans plus. Cela dit,il est prévu le recrutement, d'après les assurances du nouveau directeurgénéral, d'un groupe d'agents de sécurité spécialement rompus à ce genred'interventions qui sont par essence dissuasives». A noter que le pavillon desurgences, terminologie galvaudée avant de finir par être vidée de son sensparce que rarement respectée, accueille en moyenne 400 à 500 patients, entrevrais et faux malades, par jour. Le pic est souvent atteint durant la périodeestivale et à plus forte raison, pendant les week-ends où, souvent, les sallesde soins se transforment en champs de batailles avec son lot de désolation etd'amertume. D'où l'urgence qu'il y a, à sauver, aujourd'hui plutôt que demain,les urgences de l'hôpital de Souk-Ahras, des exactions subies et des châtimentsqu'elles ne méritent nullement.


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