Algérie

Sidi Saïd et les dépôts de fonds de la CNAS à Khalifa Bank



«J’ai signé cette résolution et j’en assume la responsabilité» Le clou du procès Khalifa qui se tient au tribunal criminel de Blida a été le passage hier du secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, qui a déclaré à propos du placement des dépôts de la CNAS en 2002 à El-Khalifa Bank: «J’ai signé cette résolution et j’en assume la responsabilité» Entendu hier en tant que témoin, Abdelmadjid Sidi Saïd dira avoir signé, le 13 février 2002, une résolution du conseil d’administration de la CNAS qu’il présidait alors, portant sur la décision de dépôt des fonds de cette Caisse dans la banque Khalifa, «sans que le CA ne se réunisse réellement». Il avait aussi écrit une lettre en ce sens au ministre de tutelle de l’époque, Boudjerra Soltani, jamais arrivée à destination, mentionnant que «le CA s’est réuni et a voté la résolution» le 13 févier 2002, lui faisait encore remarquer la juge Mme Fatiha Brahimi, ce que le témoin reconnaîtra en assumant la pleine responsabilité. Il expliquera qu’il l’avait fait sur la base d’une décision antérieure du CA datée d’avril 2001 portant sur «le dépôt d’excédents de trésorerie de la CNAS dans une banque offrant le plus élevé taux d’intérêt», sans que le nom de la banque soit précisé. A ce niveau, la présidente lui rappelle que «4 milliards DA avait été déposés par la CNAS à El-Khalifa Bank le 28 janvier 2001», donc deux semaines environ avant la signature par Sidi Saïd de la résolution du Conseil d’administration. A ce propos, l’actuel numéro 1 de la centrale syndicale rétorquera qu’il n’en était pas au courant. Il y a lieu de noter ici que le directeur général de la CNAS de l’époque, Abdelmadjid Benaceur, accusé de corruption et de trafic d’influence dans cette affaire, avait déclaré précédemment que «le premier dépôt en question avait été fait sur autorisation verbale de Sidi Saïd», réitérant ces mêmes accusations, hier, en présence du patron de l’UGTA, ce à quoi Sidi Saïd répondra par: «Que celui qui détient un document écrit le présente». La juge en fera alors la demandé à l’accusé qui répondra par la négative. «Les relations de travail sont basées sur la confiance pour éviter la bureaucratie», dira M. Benaceur. Par ailleurs, et concernant le cinq dépôts à terme (DAT) de la CNAS à El-Khalifa Bank, Sidi Saïd a affirmé n’en avoir pris connaissance que… le 9 janvier dernier. Cela a été évidemment contredit par Benaceur qui a souligné que «le président du CA connaissait parfaitement les montants de tous les placements et les taux d’intérêts offerts par la banque». A ce moment, le SG de l’UGTA sortira la carte du «bizarre non retrait des dépots à terme à leur échéance, en décembre 2002». «C’est ce qui a fait perdre à la CNAS 1.000 milliards de centimes avec la mise en faillite d’El-Khalifa Bank», estimera Sidi Saïd en précisant que son mandat à la tête du CA avait pris fin trois mois avant la date en question. Enfin, Sidi Saïd a été accroché par une question quelque peu fâcheuse, concernant la vente du siège de «Révolution et travail», le journal de l’UGTA, à El-Khalifa Bank, en ce sens que sur les 17 milliards, la banque n’a versé à la centrale syndicale que 10 milliards de centimes. «L’UGTA a dû perdre ainsi 7 milliards de centimes avec la liquidation d’El-Khalifa Bank», dira-t-il.



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