Algérie

Prompte réaction des autorités aux déclarations de Soltani



L’IGF pivot de la lutte contre la corruption Les déclarations de Soltani et toute la polémique qui a suivi sur la corruption ne semblent pas être tombées dans l’oreille d’un sourd… Le gouvernement vient de traduire en actes les instructions du président de la République lors de son discours devant les walis sur la nécessité de promulguer des textes pour un meilleur contrôle de l’usage fait de l’argent de la collectivité nationale. C’est ce que suggère, du moins, les recommandations du Conseil interministériel (CI) réuni, hier, sous la présidence du chef du Gouvernement, Abdelaziz Belkhadem. Il y a été question, en effet, d’identifier les mesures à même d’améliorer «rapidement» le contrôle des finances publiques, qui passe par «une modernisation des systèmes budgétaires».  Le Gouvernement a donc décidé dans cette perspective d’engager la préparation des projets de textes législatifs correspondants à cette volonté, notamment ceux relatifs à l’élaboration des lois de finances et à la comptabilité publique, selon le communiqué du Conseil. Aussi, un comité interministériel a été chargé «d’identifier rapidement toutes les mesures à prendre à court terme, qui sont de nature à introduire des améliorations dans le contrôle de la dépense publique». Il y est notamment question de «l’élargissement du champ d’intervention de l’IGF (Inspection générale des Finances) aux entreprises publiques économiques», et le «renforcement des moyens humains et matériels de l’IGF». Il sera également procédé à la mise en place d’une «structure d’audit et de contrôle interne» au niveau de chaque entreprise publique, et l’adaptation de la réglementation des marchés publics «en vue de soumettre au contrôle toute dépense effectuée sur les fonds publics».  Le Conseil interministériel prévoit, en outre, la préparation d’un texte réglementaire pour «clarifier les missions et responsabilités des différents acteurs concernés par la gestion des finances publiques (ordonnateur, contrôleur financier, comptable, trésorier…). Toutes ces mesures seront présentées prochainement sous la forme d’un »plan d’action» comportant un échéancier de leur mise en application, a décidé le conseil. Un autre conseil interministériel a traité, hier, la question du »crédit à la consommation» et a notamment décidé de «mettre au point, dans les plus proches délais, des textes législatifs qui clarifieront les rapports entre tous les intervenants» dans ce domaine. La diligence avec laquelle a agi le gouvernement dénote, peut-être, d’une réelle volonté de donner un coup de pied dans la fourmilière de la corruption en Algérie qui défraye en ce moment la chronique politique consécutivement au pavé jeté par le président du MSP, Aboudjerra Soltani, dans la marre quand il a déclaré détenir des dossiers compromettant sur certains fonctionnaires hauts placés de l’Etat. A moins que cela ne soit que de la poudre aux yeux pour absorber la curiosité des Algériens après les grands déballages. Pour rappel, invité, samedi dernier, au forum de l’ENTV, le ministre des Finances, Mourad Medelci, a été bombardé de questions sur les affaires de corruption et la série de détournements estimés à des milliards et qui a provoqué une véritable saignée dans le système financier algérien. M. Medelci, qui s’est dit ahuri par la gravité de ces scandales à répétition, a renvoyé la balle dans le camp du département de Belaïz, jurant néanmoins par tous les saints de tout faire pour récupérer une certaine partie de l’argent détourné. Evitant de trop s’impliquer dans un jeu qui, apparemment, le dépasse, l’argentier du pays n’avait rien trouvé à dire, sinon que «la véritable sanction pour ces corrompus est celles des consciences». Selon lui, «les déclarations des institutions internationales sur le sujet», dont le message a été, semble-t-il, bien entendu, «traduisent en fait une vigilance complémentaire à l’égard du système financier algérien». M. Medelci, dira qu’il était temps «de revaloriser, en terme de salaires et d’autres avantages, les agents du secteur financier, que ce soit les douaniers ou les agents de l’administration fiscale, notamment les organismes de contrôle à l’instar de l’IGF» auquel justement va incomber une lourde charge. A. Makri & A. Tilioua



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