Algérie

Pédocriminalité, images violentes, jeux dangereux...


Les enfants face aux dangers du Net La cybercriminalité en Algérie est réelle et présente. Les dangers divers venant de piratage de logiciels, de contrefaçon de documents, en passant par la pédophilie, la pornographie, le détournement des informations et le cyberterrorisme sont devenus, ces derniers temps, monnaie courante chez nous. Pour Rafik Bencherait, direc-teur du département sécu-rité, gouvernance et gestion du risque à IBM, de passage à Alger, la situation est inquiétante en Algérie qui serait classée parmi les pays à grande délinquance avec la Russie, suivie par les USA, la Chine, la Corée du Nord puis par les pays du Moyen-Orient. Certes, il n’existe aucune statistique officielle à ce sujet, mais la presse a quand même révélé plusieurs affaires liées à la cybercriminalité, notamment celle ayant trait à la falsification de documents de voitures et de visas par le biais d’Internet traitées en 2005 par la brigade de gendarmerie de Bouchaoui ou l’affaire de chantage liée à l’édition de CD pornographiques à Telagh ou encore celle du jeune lycéen de Bejaia, Youba, qui avait reçu un micro-ordinateur comme récompense pour ses bons résultats au lycée, qu’il a utilisé dans la fabrication de faux billets. A ce titre, il y a lieu de retenir les quatre importantes enquêtes sur les dangers du Net effectuées sur les enfants et écoliers à Alger-Est par l’Office des droits des enfants (ODE) en partenariat avec la FOREM. Par la voix de son président, le Pr. Mostefa Khiati, les quatre enquêtes, menées fin 2006 sur un échantillon de 975 enfants, concernent, en tout, 300 enfants au niveau des cybercafés, 141 élèves du primaire, 264 autres du moyen et enfin 270 lycéens. Les enquêtes menées au niveau de Bab Ezzouar, Mohammadia, Dar El-Beïda, El-Harrach, El-Hamiz, Eucalyptus, Belfort, Rouiba, Bordj El-Kiffan et Reghaia, ont révélé des résultats forts intéressants. Près de 56% des enfants interrogés ont répondu qu’ils possédaient un ordinateur à la maison, 67% un téléphone fixe et 33% sont connectés chez eux à Internet. Concernant les questions relatives à leurs parents -dont la plupart sont analphabètes et avec un niveau d’instruction en dessous de la moyenne- les enfants interrogés ont répondu par l’affirmative à hauteur de 72% que leur paternel les laisse se connecter seuls à la maison, 68% sont libres d’aller au cybercafé, 66% chez un ami et 41% dans une salle de jeux. Quant aux accès à des sites de «tchatche», le taux est de l’ordre de 43% dans le primaire. Environ 35% ont avoué avoir eu des rencontres mauvaises lors de leurs connexions, 30% ont eu des offres de voyage ou de cadeaux de la part d’inconnus. Près de 46% ont été choqués par des images sur Internet, 39% indignés par des musiques entendues sur l’Internet, 48% assurent avoir entendu parler de crimes sur le Net. Cependant, ce qu’il faut retenir de l’enquête, c’est que 80% des enfants questionnés sont pour la protection des jeunes de la toile. A cette fin, il fallait entamer, selon le président de l’ODE, des démarches préventives allant de la sensibilisation des parents à l’éducation des enfants quant aux risques de l’Internet qui débite à chaque clic et sans arrêt des contenus illicites et des images choquantes. Un numéro vert, le 1555 «Allo enfance maltraitée», a été mis à la disposition des citoyens et surtout des parents par les cellules de protection des enfants au niveau des services de sécurité pour prévenir contre les criminels du Net ainsi que contre les contacts n-line qui centralisent les plaintes des internautes ayant découvert des contenus illégaux et préjudiciables et la nécessité ou plutôt l’obligation faite aux parents d’acquérir des logiciels de filtrage dans le cadre de l’opération Ousratic. La fondation a, de même, proposé la création d’un office de lutte contre la cybercriminalité à l’image de celui de la drogue.


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