Algérie

Opérateurs économiques : Cible privilégiée des groupes armés



Lorsque le premier acte d'enlèvement a été signalé en 2006 et dont a été victime un membre de la famille Haddad, propriétaire du groupe ETRHB, nul ne s'attendait à  ce que le phénomène des kidnappings s'inscrive dans la durée avec toutes les retombées néfastes que subit actuellement l'économie locale, notamment dans la wilaya de Tizi Ouzou. Depuis, un climat d'insécurité s'est installé dans les milieux économiques au niveau local. Du coup, l'activité économique dans la région en prend un coup à  tel point que la wilaya a du mal à  sortir du sous-développement dans lequel elle se débat ces dernières années. Pire encore, la région donne l'apparence d'observer un cycle de désinvestissement ces dernières années en dépit d'importants budgets dégagés par l'Etat sous forme de projets d'utilité publique qui visent à  faire sortir la région de son marasme. Dans la discrétion, les commerçants et les investisseurs potentiels quittent un après un la région pour aller s'installer ailleurs, dans d'autres wilayas où le minimum de sécurité est garanti. Dans la région, le scénario de délocalisation des unités industrielles ou commerciales est fréquent. La situation a engendré un vide sur la scène économique locale. «Après une décennie de terrorisme, ce sont les enlèvements d'entrepreneurs, commis par le terrorisme associé au grand banditisme, qui se répercutent, malheureusement, sur la santé des entreprises et l'économie locale», déclarait récemment M. Ikharbane, sénateur et ancien P/APW de Tizi Ouzou. Interrogé sur les conséquences du climat d'insécurité qui prend de l'ampleur dans la région, le président de la Chambre de commerce et d'industrie Djurdjura, Ameziane Medjkouh, reconnaît qu'«il devient de plus en plus difficile de convaincre les gens d'investir dans la région».
Pour mesurer l'impact de l'insécurité dans cette région, il suffit de voir la plupart des 20 zones d'activité dont dispose la wilaya de Tizi Ouzou et qui tardent à  connaître le démarrage de l'activité économique tant attendue. A l'exception des zones aménagées sur les axes sécurisés, comme le chef-lieu de wilaya ou à  Draâ Ben Khedda, les opérateurs économiques interrogés reconnaissent tous leur hésitation à  aller investir dans des zones situées dans des localités comme Boghni, Mekla ou Aïn El Hammam. En conséquence, le potentiel de la wilaya dépérit graduellement. L'exemple du secteur du tourisme illustre bien la situation : les autorités ont projeté huit zones d'extension touristique (ZET) le long du littoral de la wilaya de Tizi Ouzou, à  Azzeffoun et Tigzirt, depuis des années, mais à  ce jour, elles restent en friche et ne peuvent àªtre attractives dans un climat sécuritaire en nette dégradation. M. Medjkouh dira à  cet effet : «Le créneau touristique est encore vierge, mais son développement nous ramène à  la question de la situation sécuritaire.» En tout cas, même si aucune statistique officielle n'illustre la situation, le constat sur le terrain laisse remarquer que dans les zones les plus touchées par le phénomène des enlèvements, comme Azeffoun, Boghni, Maâtkas, Ouadhias ou Ouacifs, plusieurs commerçants parmi les plus connus ont fini par quitter la région pour s'installer dans d'autres wilayas.                                                           
 
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