Algérie

Multiplication des atteintes à l’ordre public


Le casse-tête de Ahmed Ouyahia Visiblement, la situation sécuritaire qui se caractérise par une accalmie relative n’est plus la priorité absolue du chef du Gouvernement. Ce dernier semble, en effet, plus préoccupé par l’ordre public. C’est du moins le sens qu’il convient de donner à sa déclaration faite, mardi dernier à Hamiz, à l’occasion de la fête de la police. Evoquant la réunion qu’il avait eue, la semaine dernière, avec les deux patrons de la police et la gendarmerie, Ouyahia précise. «Nous avons évoqué lors de la réunion la question des troubles à l’ordre public, lorsqu’il y aura une réunion sur la situation sécuritaire, vous en serez informés». La situation est-elle, donc, si préoccupante au point de requérir une réunion d’urgence entre le chef du gouvernement avec Ahmed Boustilla et Ali Tounsi? Selon le ministre de l’Intérieur, «des progrès concrets ont été réalisés dans le domaine de l’ordre public» en précisant que le taux de criminalité en Algérie, actes terroristes compris, a diminué «grâce à un travail organisé et au sacrifice des personnes qui étaient sur le terrain». Soit! Mais semble-t-il la situation a, encore, besoin d’un réglage supplémentaire pour une plus grande stabilité sociale. En effet, si la petite délinquance et la cybercriminalité sont des phénomènes que les services de sécurité arrivent à gérer, c’est loin d’être, aujourd’hui, le cas pour les atteintes à l’ordre public de la part de citoyens qui trouvent dans la rue l’ultime moyen d’expression de leur colère, en l’absence de canaux de médiation sociale. Hier, à Oued Righ, dans la wilaya de Aïn-Defla, la population est descendue dans la rue pour protester bruyamment contre les baisses de tension électrique. Le chef de daïra a été blessé par un cocktail Molotov, alors qu’un sénateur a été séquestré par les manifestants pendant des heures avant d’être libéré. Mardi dernier, c’est à nouveau Berriane, dans la wilaya de Ghardaïa, qui a connu des affrontements entre les deux communautés qui y vivent. N’était l’intervention rapide des services de gendarmerie, la situation aurait dégénéré. Ces émeutes s’inscrivent en droite ligne des troubles connues par la ville d’Oran, en juin dernier, suite à la descente du MCO en seconde division. Les fans du club local ou ce qui s’en apparente ont exprimé leur frustration en s’en prenant aux édifices publics. C’est ce syndrome de l’émeute qui semble, aujourd’hui, donner du tournis au chef du gouvernement, au point de tenir une réunion la semaine dernière avec Tounsi et Boustilla. Evidemment, rien n’a filtré sur ce qui s’était dit entre ces trois responsables, mais on peut deviner aisément qu’il s’agit de mettre en place des mécanismes en aval pour prévenir les montées de tension sociale. En l’occurrence, la prise en charge des problèmes sociaux qui sont à l’origine de ces émeutes de façon à éviter tant que faire se peut la réponse sécuritaire, qui restera l’ultime moyen. Si Ahmed Ouyahia se préoccupe à ce point de la question de l’ordre public, c’est qu’il en fait une condition sine qua non pour la réussite de son challenge. H. Senouci
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