Algérie

“Les jeunes revendiquaient le changement”



“Les jeunes revendiquaient le changement”
Pour lui, les ingrédients qui ont donné lieu à la révolte d’Octobre 88 sont actuellement en train  de se mettre en place, en référence aux phénomènes des harragas, des kamikazes et des évènements  de Kabylie en 2001.àmon avis, la revendication principale des évènements du 5 Octobre 88 était le changement.” C’est ce qu’a déclaré, hier, Abdelhamid Mehri, au siège de la Fondation Friedrich-Ebert, à Alger. Invité par l’Association Raj, dans le cadre d’un séminaire consacré à la commémoration du XXe anniversaire du “mouvement d’octobre 1988”, l’ancien patron du parti FLN a précisé plus loin : “La construction de l’État avait des défaillances et octobre était alors une demande de changement. Les jeunes demandaient le changement.” L’intervenant a laissé entendre que l’Algérie a raté le coche, il y a 20 ans, alors que “la résolution des problèmes du pays devait passer par la voie de la construction d’un État démocratique”. “La génération de la Révolution devait passer le flambeau à la nouvelle génération”, a-t-il soutenu. Celui qui occupait le poste d’ambassadeur d’Algérie à Rabat, pendant les évènements douloureux de 1988, et qui avait ensuite pris les rênes de l’ex-parti unique, a également estimé que “ce qui se passe actuellement en Algérie est la continuité d’Octobre 1988”, en référence aux phénomènes des harragas et des kamikazes, ainsi qu’aux évènements de Kabylie d’avril 2001.  Interpellé par une assistance majoritairement jeune, composée essentiellement de militants de Raj, des membres de l’association SOS disparus et de celle des parents de harragas de Annaba, Abdelhamid Mehri s’est voulu très explicite : il a ainsi insisté avec force sur le fait qu’“Octobre 88 appelait le changement” et déploré dans le même temps que “le régime (soit) resté toujours le même”. Est-il à présent trop tard pour emprunter la voie du changement ? “La seule voie reste el- nidhal (la lutte)”, a répondu le militant de la cause nationale.
Abordant le mouvement national et la période du congrès de Tanger de 1958, ce dernier a souligné que l’histoire de l’Algérie est “pleine de résistance et d’héroïsme”. D’après lui, les nationalistes algériens, mais aussi maghrébins, étaient à l’époque très sensibles aux questions se rapportant à la démocratie. La preuve, a-t-il révélé, “la démocratie était la revendication politique essentielle”, lors du congrès de Tanger. Et, aujourd’hui comme hier, le militantisme et la lutte sont à l’ordre du jour pour accéder à “une démocratie réelle”. Pour M. Mehri, ceux qui avaient peur qu’on ternisse l’histoire de la Révolution, qui “voulaient garder seulement les aspects positifs” de cette histoire, étaient “dans l’erreur”. Cela, parce que l’histoire doit être connue et lue “avec ses aspects positifs et ses aspects négatifs”. “La connaissance de notre histoire et des expériences collectives représentent des leçons pour les batailles à venir”, a assuré l’intervenant. Non sans relever l’existence d’un fossé entre les dirigeants maghrébins et leur peuple. L’actuel secrétaire général du Congrès panarabe a même été critique vis-à-vis de l’Union pour la Méditerranée (UPM), signalant que l’existence d’un tel projet “montre que la politique de nos pays n’est ni réaliste ni objective”. Il a insinué que la priorité est la construction d’un ensemble maghrébin et à l’ouverture démocratique.
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