Algérie

Le syndicat soupçonne une volonté de la direction de privatiser l’entreprise



Grève annoncée pour les 4 et 5 mars à Air Algérie La situation générale à Air Algérie ne prête guère à l’optimisme si l’on se fie aux dernières déclarations de ses principaux dirigeants syndicaux, notamment le syndicat d’entreprise qui menace d’une grève générale pour les journées des 4 et 5 mars prochain. Après quelques mois d’hésitations et d’attente dues en grande partie à l’absence du P-DG, Tayeb Benouis, parti se soigner en France, le syndicat d’Air Algérie revient à la charge et exige la satisfaction de ses revendications, notamment salariales, au plus tard le 28 février. Le syndicat réclame un accord salarial et le maintien en exploitation des trois (3) B767-300, mis en vente, ainsi que l’arrêt des facilités d’assistance technique et commerciale accordées à la compagnie privée Aigle Azur et la renégociation des accords préalables conclus avec cette compagnie aérienne de droit français. La filialisation de certains secteurs d’activités de la compagnie (catering, cargo, maintenance, etc.) est également perçue par le syndicat d’entreprise comme une tentative masquée de préparer Air Algérie à une totale privatisation. Actuellement, plus de 1.500 travailleurs de l’entreprise, qui en compte 8.000, ont répondu à l’opération initiée par la direction générale concernant le départ volontaire. Les employés intéressés par ce départ volontaire, programmé pour le mois de mars prochain, devront toucher quelque 500.000 DA en échange. Les 4 et 5 mars prochain sont déjà désignés comme journées de protestation si les revendications émises par le syndicat ne sont pas satisfaites d’ici là, comme précisé par cette instance dont le conseil a décidé de maintenir la séance ouverte. La récente sortie du ministre des Transports, M. Meghlaoui, qui a démenti les informations faisant état d’une «faillite commerciale» de l’entreprise Air Algérie, évacuant par la même occasion toute crise financière, a apparemment donné des ailes au syndicat d’entreprise qui n’a pas manqué de réclamer des dividendes. Malgré la bonne volonté affichée par le syndicat et la bonne santé financière annoncée par le ministre des Transports et le premier responsable de la compagnie, le syndicat constate que la position de la direction générale se caractérise par «des tergiversations et manipulations». Le premier point abordé concerne la flotte, notamment le retrait de l’exploitation de trois B767-300 comme décidé par le DG. Ces trois appareils qui ne dépassent pas une dizaine d’années d’âge -ils ont été acquis au début des années 90- sont aujourd’hui mis en vente. Le syndicat évoque aussi les facilités accordées à une compagnie concurrente qui n’est autre qu’Aigle Azur, notamment sur les créneaux horaires traditionnellement détenus par Air Algérie: deux vols quotidiens sur l’aéroport Charles De Gaule de Paris, alors qu’Air Algérie n’en assure qu’un seul. La compagnie nationale a également cédé, selon le syndicat, à Aigle Azur, des lignes très rentables telles que Paris-Tam, Paris-Djanet, Marseille-Tam et Marseille-Djanet. D’autres avantages sont également soulignés sur les tarifs préférentiels d’assistance accordés à cette compagnie et le transport à titre gracieux de l’excédent de bagages d’Aigle Azur. En réponse aux accusations du syndicat d’entreprise, le patron d’Air Algérie, Tayeb Benouis, affirme que l’entreprise aérienne «se porte bien et a bien réussi la modernisation de ses outils de gestion et systèmes d’information ainsi que la mise aux normes de ses activités». Selon le P-DG de la seule compagnie algérienne, le bilan de l’entreprise est «jugé satisfaisant» et la «situation financière saine», celle-ci s’étant traduite par des «résultats nets et bénéficiaires sur les 10 derniers exercices et des prévisions de clôture bénéficiaires pour 2006, ainsi que le capital social, porté de 2,5 milliards de dinars en 2001 et à 37 milliards de dinars en 2006».
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