Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina


Sous quel signe ? Seize ans après les légis-latives de 1991, qui avaient constitué le point de départ d’une des périodes les plus sombres de l’histoire du pays, l’Algérie s’apprête à organiser, le 17 mai prochain, des élections pour élire une assemblée censée représenter et défendre les intérêts du peuple. Des élections qui seront suivies de près par des formations politiques qui désirent prendre une revanche après de cinglants revers, comme le RND ou le MSP, mais également le RCD et le FFS qui ont beaucoup de terrain à rattraper et qui se sont laissé distancer sur un terrain où le peuple aura le dernier mot. Contrairement aux élections de 2002, celles de 2007 constituent un véritable test pour le gouvernement, certes, mais également pour le président de la République. Non pas qu’il s’agisse de montrer patte blanche, ou de prouver, encore une fois devant des observateurs étrangers, que le pays a dépassé le recours aux pratiques douteuses, mais du fait de la nouvelle donne politique et sociale. Si le vote du 17 mai interviendra dans un contexte sécuritaire favorable, en dépit d’attentats délimités géographiquement, il reste que la Charte pour la paix et la réconciliation nationale votée en 2005, les spéculations sur la révision de la Constitution, les nouveaux rapports de force partisans survenus sur la scène nationale, les augmentations sur fond de cherté de la vie, et les scandales financiers, sont de nature à déjouer tous les pronostics et produire des résultats imprévisibles. Si les conditions, qui avaient fait le lit de l’intégrisme et provoqué l’endoctrinement de jeunes qui croyaient à une justice sociale musclée, se sont nettement améliorées avec l’application de programmes ambitieux, une aisance financière qui laisse présager des lendemains meilleurs et une stabilité politique retrouvée, il demeure que les législatives à venir coïncident avec une moralisation de la scène nationale avec les procès Khalifa et BCIA. Des affaires scabreuses qui confortent le citoyen, dans son intime conviction, que si la paix a été réalisée, beaucoup reste à faire pour que l’Algérie se débarrasse d’une maffia qui l’avait pris en otage en superposant au terrorisme, une criminalité organisée. Une pratique qui s’étend, aujourd’hui, aux filières agricoles et qui a fait de la pomme de terre, un produit de base, un légume de luxe. Que promettront les candidats à la députation dans un pays qui s’en est sorti seul d’un naufrage programmé et qui est en train de réaliser ses équilibres dans un contexte international dominé par une mondialisation pensée ailleurs et qui risque de faire du député à venir une voix aphone, étouffée par des enjeux qui dépassent son simple vote?
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