Algérie

Le réseau démantelé imitait des dossiers dont les «employeurs» sont Sonatrach et Air Algérie


2.000 à 5.000 euros pour un visa Schengen du Consulat d’Espagne La brigade criminelle de la sûreté de wilaya d’Oran a élucidé une importante affaire de trafic de documents concernant les visas. L’enquête sur cette affaire a été déclenchée à la suite d’une plainte déposée par le Consul général d’Espagne à Oran. En fait, Son Excellence le consul d’Espagne a relevé que l’imprimé tenant lieu de demande de visa de bon nombre de dossiers portaient la même écriture et l’adresse y figurant était constamment la même. Il a aussi relevé qu’il s’agissait toujours de dossiers de cadres de la SONATRACH et d’Air Algérie. C’est, explique-t-on, sur la base de ces anomalies et de ces révélations que les enquêteurs ont déclenché leur enquête. Il s’est avéré que le chef de ce réseau est un individu connu des services de sécurité et des Oranais pour ses activités de faussaire. Il s’agit de B.H, âgé de 37 ans et demeurant à Cité Petit. Il n’agissait pas seul et avait pour complices T.F âgé de 37 ans, B.B, 28 ans, M.H, 23 ans et Z.M 27 ans qui tenaient le rôle d’intermédiaires entre lui et la clientèle. S’agissant de clients, on assure que ce réseau de faussaires en avait beaucoup. Le représentant de la brigade criminelle en comptera 97 dont une trentaine se trouvent déjà en Espagne. Expliquant le mode de fonctionnement de cette véritable machine, notre interlocuteur dira: «on demandait aux clients tout juste la photocopie du passeport et celle de la carte d’identité, le restant des documents constituant le dossier était confectionné par le réseau». «Tous les documents étaient faux», a souligné notre interlocuteur avant de préciser que la falsification intervenait même sur la photocopie du passeport au niveau de la case réservée à la fonction du demandeur de visa. L’on saura que le réseau gâtait ses clients auxquels il attribuait des postes de cadres dirigeants au niveau de la Sonatrach ou d’hôtesses de l’air et de stewards au niveau d’Air Algérie. Les fiches de payes établies par les faussaires étaient gonflées, de quoi être sûr de se voir accorder le visa. Ce n’est pas fortuitement que le chef de ce réseau a choisi la SONATRACH et Air Algérie comme employeurs pour ses clients, ces entreprises étant les plus riches d’Algérie et celles qui offrent des salaires faramineux et un travail stable que nul ne quitterait pour s’installer à l’étranger. Notre interlocuteur précisera, d’autre part, que le dossier était transmis par voie postale au consulat d’Espagne où l’on ne relèvera pas de complicité. Les dossiers comportant les documents nécessaires, étaient traités normalement sans que nul ne puisse détecter le faux. L’on saura que la même adresse, celle de Z.M, un commerçant du centre ville, était constamment utilisée comme boîte postale pour les convocations adressées par le consulat aux demandeurs lorsque le dossier était accepté. «C’est en remettant la convocation du consulat au postulant pour les visas que le réseau encaissait la coquette somme de 2000 à 5000 euro, selon la tête du client», nous dira-t-on et d’ajouter que ce réseau activait depuis septembre 2006. L’on saura de même que l’arrestation des mis en cause, en l’occurrence T.F, M.H et Z.M a eu lieu mardi dernier. T.F et M.H se trouvaient à proximité du consulat d’Espagne où ils guettaient la sortie de l’un de leurs clients qui devait leur verser le complément des 5000 euro convenus au moment de la réception du visa. Quant à Z.M, il a été arrêté dans son magasin qui faisait office de boîte postale du réseau. Le chef du réseau, en l’occurrence B.H, a pris la fuite. Pour les besoins de l’enquête, sa mère, A.K âgée de 62 ans, a été interpellée. Lors de la perquisition du domicile, cette dernière a tenté de dissimuler l’outil de falsification, un scanner. Elle l’a caché dans un sac et s’apprêtait à prendre la fuite. Mercredi dernier, la mère a été laissée en liberté provisoire par le magistrat instructeur près le tribunal d’Es Seddikia. Quant aux autres membres de ce réseau, inculpés d’association de malfaiteurs, faux et usage de faux de documents administratifs et imitation de sceaux, ils ont été placés sous mandat de dépôt. Le chef du réseau, B.H ainsi qu’un autre complice B.B, sont en fuite et font l’objet d’un mandat d’amener. Les gens ayant bénéficié de visa grâce à ce réseau ont été, pour leur part, placés sous contrôle judiciaire.


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