Algérie


Oued Sidi Ali: la polémique Il y a comme un malaise dans les bureaux de l’Administration d’Oran. Non pas que «l’affaire Oued Sidi Ali» ait particulièrement mis dans l’embarras les décideurs ou les exécutants dans cette opération menée de façon un peu cavalière pour redorer la façade peu reluisante de cette ville très éprouvée par la «malgestion», mais parce que des petits curieux ont eu l’indélicatesse de jeter un coup d’œil aux listes des bénéficiaires miraculeux de logements tout prêts, flambant neufs et, qui mieux est, n’ont rien demandé à personne… Le chiffre fatidique est donc apparu: sur les 160 heureuses familles relogées, 4 seulement sont natives d’Oran. Il n’en fallait pas plus pour indisposer sérieusement les cadres des différents services qui ont eu à gérer le déménagement et l’emménagement de tout ce beau monde dans les nouvelles résidences. «Quand tu penses que depuis 12 ans que j’attends que l’on veuille bien se préoccuper de mon cas, que depuis 12 ans j’attends un toit décent et que je travaille, fiche de paie à l’appui, que je touche un salaire capable de me payer les traites pour quitter la maison paternelle… les gens que l’on vient d’installer se plaignent que les murs des appartements soient enduits de plâtre! Avec quoi faudrait-il les enduire pour leur faire plaisir? Ils se plaignent alors qu’ils ont toujours vécu dans des baraques de tôle. Ils n’ont aucune idée de ce qui leur arrive. En plus, ils ont du mépris pour nous, pour ce pays qui les loge à l’œil alors que beaucoup d’autres, bien mieux placés qu’eux dans l’échelle des valeurs, n’ont même pas rêvé de ça», nous glisse à l’oreille un sous-directeur en costume- cravate, les cheveux légèrement grisonnants, tirant nerveusement sur sa cigarette. Ces quatre familles sur les 160 sont peut-être les seules à vraiment mesurer la portée du geste, loin de tout autre considération. Car enfin, les «attributaires malgré eux» ont tout de suite émis des réserves sur «le traitement auquel ils ont été soumis» et de protester qu’on les ait logés dans des «appartements inconfortables» sans qu’ils aient rien demandé! Le pays devra bien apprendre un de ces jours à faire la part des choses au risque de perpétuer ce «schéma directeur» désastreux.
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