Algérie

Le point



Certaines croyances ont la peau dure Lorsqu’il est à juste titre répété qu’il faudrait installer un système de tolérance et qu’on impute la violence aux intolérances, il est paradoxal de constater qu’une des principales erreurs est de ne pas écouter l’autre, celui qui ne partage ni les idées ni les intérêts de ceux qui se satisfont d’être au pouvoir sans qu’ils ne soient, en réalité, capables de «pouvoir», puisque tous les facteurs de stabilité et de relance de l’économie paraissent soumis à leur dérive, sans qu’aucune maîtrise ne puisse s’exercer sur eux.Il y a également cette question de survie du terrorisme lequel puise les éléments de sa puissance non pas de sa supériorité opérationnelle, celle que peut fatalement conférer la clandestinité, mais des profondes divisions au sein de la classe politique, ce qui a, bien évidemment, des implications sur la cohésion au sein de la société. On localise ces divisions à la fois au sein de la classe politique au pouvoir, de celle qui est dans l’opposition, et dans les incompatibilités entre le pouvoir et l’opposition. Ceci pour dire que rien ne va plus. La relance de l’économie en est également victime. Le pire, dit-on, pour un stratège est d’être contraint à changer de stratégie au pire moment, avec la conviction que le coût de réparation va alourdir la facture à payer. Ni les observateurs même attentifs, encore moins les populations n’arrivent à avoir une lecture correcte de l’avenir et une compréhension de l’évolution des rapports de force qui existeraient au sein du pouvoir: quels sont les clans ou courants qui sont constitutifs du pouvoir, comment s’établissent les équilibres au sein de celui-ci, comment et quand ceux-ci se détruisent-ils et comment s’élabore et se met en œuvre le processus de décision au sommet de l’Etat? Quand bien même que ceux qui veulent se donner l’apparence de seuls décideurs s’emploie à convaincre qu’il n’y a jamais de divergences au sommet de l’Etat, qu’il n’y a pas un pouvoir fictif visible et un pouvoir réel invisible, la conviction populaire est forte quand elle repose sur l’idée qu’il n’y a pas un mais des pouvoirs et qu’une pause dans la belligérance interne n’est que le résultat de compromis. Nous sommes alors dans une situation où, pour n’avoir pas soumis à une transaction le processus de transition, les autorités n’ont réussi pour le moment ni à solder le passé de tous comptes ni à réaliser un vrai consensus sur ce que devra être l’avenir et comment construire celui-ci. Quel consensus national à construire quand il apparaît même, au regard des échanges peu amicaux auxquels se livrent des partis dont on dit un peu trop hâtivement qu’ils sont alliés, que le consensus n’existe pas au sein même du pouvoir, ou de ce qu’on nomme le pouvoir, pour ne parler que de ce qui est visible de l’iceberg? Il apparaît même que les partis de l’alliance sont des porte-voix des courants internes au vrai pouvoir et qu’en réalité, aucun d’eux n’est libre de ses propos ni maître de la pensée qu’il développe, car aucun d’eux ne doit à lui-même et exclusivement à lui-même de se trouver au pouvoir, ou de fournir une vitrine au pouvoir. Y être suffit déjà à son bonheur et permet quand même de récolter quelques avantages au passage.   Bachir Medjahed
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