Algérie

Le point


Des victimes d’une autre espèce Ceux qui n’avaient pu trouver un emploi pour cause d’implication de la tragédie sur l’économie ne sont-ils pas victimes de la tragédie? Les victimes ne peuvent pas être exclusivement liées au versement du sang. En fait, le sens qui est donné au concept de victime de la tragédie est enfermé dans le champ des actes liés aux atteintes à la vie et aux conséquences qui s’en étaient induites et des pertes de l’emploi pour cause liée à la tragédie, c’est-à-dire les pertes d’emploi pour faits liés au terrorisme. C’est dans ce champ que sont, dans l’esprit de la charte, justifiées les indemnisations. Certes, la prise en charge de toutes les victimes de la tragédie nationale n’est pas seulement un acte humanitaire, comme elle ne peut pas être approchée exclusivement sous l’angle de la recherche de l’obtention de l’oubli. Elle ne peut pas non plus être approchée sous un angle lié à une quelconque responsabilité d’une quelconque partie sur la tragédie nationale. L’Etat n’est pas responsable de la tragédie nationale, mais il est forcément responsable de la prise en charge des implications de celle-ci car il est l’Etat de tous ceux qui ont encore la nationalité algérienne, et à plus forte raison des enfants et des familles des victimes de cette tragédie.Il n’est question ni de transférer la peur d’un camp vers un autre, l’objectif étant d’éradiquer la peur; ni d’affamer un quelconque camp pour la raison que l’on sait, l’objectif étant d’éradiquer la pauvreté; ni de suspendre l’épée de Damoclès sur une partie des Algériens, l’objectif étant de soumettre tous les citoyens à la loi, dans le cadre de la mobilisation de tous les efforts en vue de construire un Etat de droit. Dès lors qu’est admis le concept de tragédie, obligatoirement est admis le principe de prise en charge des victimes. Tous ceux donc qui ont partagé la douleur qui en a résulté sont éligibles à l’indemnisation pour des souffrances qu’ils ont endurées et dont ils ne sont pas responsables. Le côté humanitaire de la démarche d’indemnisation considère que tous ceux qui ont eu des pertes parmi leurs proches sont des victimes dites victimes de la tragédie nationale et, à ce niveau de réflexion, il ne saurait être entrepris de tenter de démontrer qu’il y a des victimes qui sont plus ou moins victimes que d’autres quand il s’agit particulièrement de prendre en charge des familles qui n’ont plus aucun revenu. Cependant, il y a d’autres types de victimes qui ne sont pas pris en charge par les dispositions de l’ordonnance, pourtant liées intimement à la tragédie nationale. Ne parlons pas de ceux qui ont perdu leur emploi suite aux destructions de leurs entreprises par attentats. Ne parlons pas des fellahs qui ont perdu leur outil de travail ou plutôt qui ne pouvaient plus continuer de travailler la terre qu’ils ont abandonnée pour cause d’insécurité due au terrorisme. Il faudrait également comptabiliser parmi les victimes de la tragédie tous ceux qui sont restés au chômage par suite de l’impossibilité à trouver un emploi compte tenu de l’impossibilité pour l’Etat, durant la période de la tragédie nationale, de mettre en œuvre un programme qui pouvait réunir les conditions de la relance économique. Et on ne parle pas assez ou alors pas du tout de cette catégorie de victimes de la tragédie nationale...
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