Algérie

Commentaire



Le pétrole à l’heure de l’alter mondialisme Sans doute que le pétrole est une richesse non renouvelable et sans doute qu’il est fort inquiétant le constat que les quantités extraites du sous-sol pour une durée donnée dépassent les annonces de découvertes prouvées de nouveaux gisements. Ceci veut dire qu’au rythme actuel d’exploitation et de découvertes, le pétrole s’achemine vers sa disparition. Des pays pétroliers exportateurs de pétrole ont fini par devenir des importateurs de pétrole pour pouvoir satisfaire leurs besoins de consommation interne, et au rang de ces pays figurent l’Egypte, la Tunisie… Les gisements s’épuisent vite tandis qu’un doute plane sur la crédibilité des quantités en réserves annoncées par les pays. De ce fait, pour pratiquement tous les pays qui n’ont que le pétrole comme seule source de recettes extérieures et qui, par conséquent, sont mono exportateurs dans un contexte où ils savent qu’ils doivent absolument rentabiliser au maximum cette richesse épuisable pour se développer au plus vite et au plus sûr, la voie qui s’offre à eux passe bien sûr par la totale maîtrise et la totale souveraineté sur la propriété des gisements. Le Venezuela a annoncé la couleur de ce qu’il compte faire en ce sens où il va s’acheminer vers la nationalisation de ses richesses non renouvelables. Depuis que le vent de la gauche antilibérale version mondialisation souffle sur l’Amérique Latine, la tendance est au renforcement du mouvement alter mondialiste. Les intérêts des pays grands consommateurs et ceux des pays producteurs ne se rencontrent pas souvent, ou plutôt pas du tout, et ce, sur plusieurs plans. Les pays grands consommateurs ont besoin d’un rythme soutenu d’approvisionnement, car ils redoutent le cas où les besoins en consommation dépassent les quantités de pétrole extraites des sous-sols. Les Etats-Unis, en 2002, ont appuyé leur doctrine militaire par la prévision selon laquelle dans une vingtaine d’années, la production mondiale ne suffira pas à soutenir les besoins d’expansion de l’économie mondiale et plus particulièrement la leur. Ceci les a amenés à penser qu’il va leur falloir dimensionner leurs forces armées de façon à les redéployer partout dans le monde où il y a des champs de pétrole, et c’est ce qu’ils ont fait avec l’alibi du 11-Septembre et l’invasion de l’Afghanistan, puis de l’Irak, sans oublier le débat porté sur le nucléaire Iranien. L’objectif d’une main mise sur le pétrole mondial est d’utiliser la technologie américaine pour augmenter les capacités de production des pays producteurs. Les Américains ont commencé l’emprunt de cette voie avant que les autres pays grands consommateurs ne se donnent les moyens de mettre pied dans les pays producteurs. Sur un autre plan, les pays producteurs ont besoin de laisser leur part de richesse aux générations futures, ce qui passe par la vente de quantités de pétrole nécessaires à leur développement, et à leur capacité à financer celui-ci et pas plus. Il ne sert à rien que soient détenus des surplus financiers qui ne peuvent pas immédiatement se transformer en développement. D’autre part, une dénationalisation par la prise de participation majoritaire par des firmes internationales dans les gisements découverts et dans la production, donc forcément aussi dans leur commercialisation, s’assimile à une «Â dépossession » des pays producteurs de leurs richesses naturelles. Les nationalisations opérées durant les années 71/72 devaient fatalement se produire quand, dix années auparavant, le cartel formé par les sept grandes firmes de pétrole qui exploitaient les gisements dans la monde décida d’un abaissement des prix du pétrole, donc à une diminution des revenus des pays pétroliers, ce qui avait provoqué la création de l’OPEP par l’Arabie Saoudite, l’Iran, l’Irak, le Koweït et le Venezuela. Les pays qui avaient ouvert leurs champs pétroliers, à la faveur de la mondialisation, à des prises de participation importantes étrangères, s’aperçoivent maintenant que leur principale richesse est épuisable, qu’ils doivent eux également se préparer à l’après-pétrole, qu’ils doivent rentabiliser la seule richesse qui leur reste, qu’ils doivent disposer de la plus grande partie des recettes engrangées, qu’ils doivent mettre leurs ressources au service du développement et qu’ils doivent récupérer le pouvoir de décider, c’est-à-dire la souveraineté sur leurs richesses.
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