Algérie

Le point



Des critères pour la crédibilité de la justice Quelle que soit l’issue du procès intenté actuel-lement pour ce qui est désormais appelée l’af-faire Khalifa, un procès sans Khalifa, des conclusions seront tirées sur la nature des relations entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif. Il n’est en tout cas pas certain que les appréciations soient convergentes d’autant qu’existe encore une perception d’une justice aux ordres, alors que le président de la République a exhorté les magistrats à ne céder devant aucune pression. La justice s’est engagée à être «juste», c’est-à-dire à n’écouter que les magistrats qui auront à se prononcer selon leur propre conscience et strictement selon leur intime conviction, comme les jurés ont pour devise de ne suivre que ce que leur dicte leur conscience.L’opinion publique, quant à elle, a ses propres critères pour évaluer l’indépendance de la justice. Pour elle, si des personnalités du pouvoir ne sont pas poursuivies par la justice, cela prêterait à une manipulation pour extraire ces dernières du champ des sanctions pénales. La justice sait, assez bien, comme le sait également le pouvoir exécutif, que la vox populi a déjà organisé le procès Khalifa, incriminé les «inculpés» en suivant un certain feuilleton publié dans la presse. Le tribunal du peuple se tient tous les jours dans les salons, dans les lieux publics et il ne leur manque que les sanctions. Le cas de Abdennour Keramane, connu pour son honnêteté jadis mise en évidence d’une façon douloureuse. Il avait été, en tant que Directeur Général de la Sonelgaz, incriminé, jeté en prison à l’époque où Serkadji était une prison pour cadres supérieurs et qu’on appelait école des hauts cadres, puis avait bénéficié d’un non-lieu avant d’être réhabilité et nommé ministre. Il fut le seul cadre supérieur à passer directement d’une fonction de haut cadre vers la prison, puis vers une fonction ministérielle. Il y eut également la réhabilitation de Ali Chethi, un cadre injustement incriminé dans l’opération mains propres à l’époque où Ouyahia était chef de gouvernement, pour la première fois, où C. Zerrouk était son chef de cabinet alors qu’il était auparavant chargé de mission à la présidence, après avoir été directeur des affaires pénitentiaires (au moment de la fameuse évasion de Lambèze) et où Adami était ministre de la Justice. La crédibilité de la justice s’évalue à la fois à l’absence d’erreur judiciaire et une poursuite sans discrimination de tous les justiciables qui mériteraient de l’être.





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