Algérie

Le plan de sauvetage arbitre des urnes



La Chambre des représentants du Congrès américain a adopté, vendrediaprès-midi, le plan de «sauvetage» du système bancaire du pays, qui lui a étésoumis par le secrétaire d'Etat au Trésor, Paulson.

Ce n'est qu'après avoir tergiversé pendant deux semainesque les «congressmen» ont donné leur feu vert, parceque écartelés entre leur conviction qu'une initiative de sauvetage du systèmebancaire s'impose dans l'intérêt de l'économie américaine et leur crainte, alorsqu'ils sont en période électorale, d'être désavoués par leurs électeurs, dèslors que les sondages font apparaître que trois Américains sur cinqdésapprouveraient le plan Paulson, et au-delà leprincipe même du recours à l'argent public pour voler au secours des banquesprivées.

Pressé par l'urgence de rendre opératoire le plan desauvetage, le président américain, George W. Bush, l'a aussitôt promulgué aprèsson adoption. Ce qui a eu pour effet un léger frémissement à la hausse à Wall Street et dans quelquesautres places boursières internationales.

Pour autant, les milieux financiers se gardent de toutexcès d'optimisme quant à l'efficacité de ce plan. C'est que les spécialistesdoutent en effet qu'il produise l'électrochoc qui bloquerait la descente auxenfers dans laquelle est engagé le système financier et les conséquences quecela est en train d'induire sur l'économie réelle du pays.

De l'avis de beaucoup de spécialistes, le plan Paulson est loin d'être la panacée au marasme financierengendré par la crise des subprimes. Ils n'ensoutiennent le principe que parce qu'il est la seule intervention possible pourtenter de stopper momentanément la désagrégation du système financier américain.

L'opinion américaine est pour sa part beaucoup plusréservée encore à l'égard du plan de sauvetage que ses représentants élus et lesspécialistes. Les citoyens lambda, dont des centaines de milliers ont étéruinés par la crise financière, alors que des centaines de milliers d'autresont perdu leur emploi ou sont menacés de le perdre, s'insurgent contre le faitque ce plan de sauvetage va les contraindre à mettre la main à la poche poursauver la mise à un système qui les a plongés dans la précarité, voire lamisère tout simplement.

S'il doit produire un effet de choc dans l'immédiat, c'estdans le domaine politique que ce plan Paulson le fera.Les représentants républicains au Congrès ont bien présent à l'esprit cetteperspective, pour avoir voté majoritairement contre son adoption malgré lesinstances pressantes à faire autrement que leur ont adressées et le présidentGeorge W. Bush et le candidat de leur camp à l'élection présidentielle, John McCain. Les représentants démocrates ont fait eux le parique les électeurs américains ne les rendent pas responsables d'une crise quidoit sa survenance à la politique et aux choix économiques des républicains etqu'ils leur sauront gré d'avoir imposé des amendements au plan de sauvetagefavorables aux intérêts des modestes citoyens américains.

De la manière dont les Américains apprécient ce plan sedéterminera, à n'en point douter, leur comportement dans les urnes. Ce quipourrait se traduire par d'énormes surprises.


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