Algérie

Le mitraillage du convoi de Haniyeh déclenche les hostilités entre Hamas et le Fatah


Prémices de guerre civile dans les territoires Le Hamas a accusé, tard jeudi, la garde du président palestinien Mahmoud Abbas d’avoir tenté d’assassiner le Premier ministre Ismaïl Haniyeh en tirant sur son convoi au terminal de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, où de violents heurts armés se sont produits. Un garde de M. Haniyeh été tué dans les tirs contre son convoi alors que le Premier ministre démocratiquement élu, s’apprêtait à quitter le terminal où il est resté bloqué près de huit heures, côté égyptien, en raison du refus israélien de le laisser passer. Ces tirs étaient «une tentative planifiée par la Force 17 (la garde présidentielle) pour assassiner le frère Ismaïl Haniyeh. Nous demandons à Mahmoud Abbas de donner des ordres pour retrouver les auteurs des tirs», a affirmé le porte-parole du mouvement islamiste Fawzi Barhoum. «Nous connaissons la partie qui a ouvert le feu sur le convoi et nous saurons comment y faire face», a déclaré pour sa part M. Haniyeh après son arrivée sain et sauf à son domicile à Ghaza, visiblement épuisé. «Nous suivrons ce qui se passe sur la scène palestinienne, particulièrement les meurtres, les assassinats et ce chaos derrière lequel se trouvent des parties spécifiques. Le gouvernement ne restera pas les bras croisés», a-t-il ajouté. Les assaillants ont notamment visé la voiture qui transporte en général le chef du gouvernement, qui avait pris place cette fois-ci dans une jeep de la police, selon la source gouvernementale. La garde présidentielle, qui assure la sécurité du terminal, a nié les accusations du Hamas. «Ces déclarations sont fausses et honteuses. Nous sommes là pour protéger la sécurité du terminal. Nous avons protégé le convoi du Premier ministre et avons pris contact avec les observateurs européens en ce sens», a affirmé un haut responsable de cet organe de sécurité. «Quand les partisans du Hamas ont pris d’assaut le terminal, nous nous sommes retirés pour éviter des affrontements», a-t-il ajouté. Des milliers de partisans du Hamas ont pris d’assaut le terminal après la décision israélienne d’empêcher la délégation gouvernementale de rentrer dans la bande de Ghaza. M. Haniyeh avait écourté sa tournée moyen-orientale pour cause de reprise des violences partisanes entre son mouvement et le parti de M. Abbas, le Fatah. Au niveau du terminal, de violents accrochages armés ont opposé les partisans du Hamas aux membres de la garde présidentielle. Au total, une quinzaine de personnes ont été blessées dans ces heurts, ont indiqué des sources médicales. Ce passage a été permis grâce un compromis entre l’Egypte et Israël, permettant à M. Haniyeh de regagner la bande de Ghaza à condition qu’il laisse l’argent en Egypte, selon une source sécuritaire. Les 35 millions de dollars, objet du litige, devraient être déposés dans une banque égyptienne qui les versera sur le compte de l’Autorité palestinienne auprès de la Ligue arabe. Abbas «regrette» les tirs contre le convoi Le président palestinien Mahmoud Abbas a «regretté» hier les tirs qui ont fait un mort, contre le convoi du Premier ministre Ismaïl Haniyeh lors de son retour mouvementé à Ghaza jeudi soir, selon WAFA. «Je suis la situation de près», a encore affirmé M. Abbas. «Ces déclarations sont fausses et honteuses. Nous sommes là pour protéger la sécurité du terminal a assuré un responsable de la sécurité répondant aux accusations de tentative d’assassinat sur la personne de M. Haniyeh, qui venait de se rendre dans plusieurs pays et en Iran, au cours de sa première tournée à l’étranger depuis son entrée en fonctions en mars. Par ailleurs dans une conférence de presse, Saëb El Oreikat, le principal négociateur palestinien, a clairement accusé le Hamas d’instrumentaliser cet événement pour passer sous silence des agissements gravissimes tels l’attaque à la roquette RPG 7 contre le terminal de Rafah. L’orateur n’a pas exclu également ce regain de tension comme une volonté manifeste du Hamas à vouloir torpiller le discours, prévu pour aujourd’hui, du président Mahmoud Abbas où il devrait annoncer des élections anticipées présidentielle et législatives pour éventuellement désamorcer la crise. Ce qui est formellement réfuté par le Hamas. Alors sommes-nous en situation de guerre civile dans les territoires? Les prémices sont là, en tout cas.
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