Algérie

En désespoir de cause, ils ont organisé une conférence de presse



200 élèves pilotes au chômage Face à l’absence de perspective, alors qu’ils vivent dans une impasse qui dure depuis des mois, le collectif des élèves pilotes de la défunte Khalifa Airways est monté hier au créneau pour dénoncer la situation dans laquelle se trouvent ses membres, tout en adressant un ultime SOS au président de la République. Au départ, ils étaient 280 à être envoyés à la presti-gieuse université d’Oxford pour une formation de pilotes de ligne. Mais le crash, en plein vol du groupe Khalifa, a compromis leurs carrières. Et après moult péripéties, le président de la République a dû intervenir personnellement pour leur permettre d’achever leur formation. Ils sont alors envoyés, aux frais de l’Etat, à l’Académie jordanienne d’aviation. Coût de la formation, qui a duré 26 mois: 16 millions d’euros, selon Saïdan Khalil, l’un des animateurs de la conférence de presse. Ce dernier a expliqué aux journalistes présents, hier, au point de presse, une vidéo amateur à l’appui, que Noureddine Tarbag, chef du cabinet du ministère du Transport, s’était engagé au nom l’Etat algérien pendant la cérémonie de remise des diplômes de les engager.«Les autorités ne se contentent pas de vous former, mais elles s’engagent à vous trouver des emplois», assurait-il. Les 122 diplômés de la première promotion devaient être placés chez Air Algérie, mais celle-ci n’en a recruté que cinquante. Leurs camarades de la 2ème promotion étaient destinés à Tassili Airlines et ceux de la 3ème vague à Air Express (un seul sera finalement pris). Même le ministère de la Défense avait promis d’en recevoir une partie. N’ayant rien vu venir, le 4 septembre dernier, une centaine de ces pilotes observait un sit-in devant le département de tutelle. Suite à quoi une délégation sera reçue par le chef de cabinet qui, en l’absence de réponse claire à offrir, a suggéré de la recevoir chaque semaine pour la tenir informée de l’évolution de la situation. Au bout de plusieurs déplacements au siège du ministère du Transport, les élèves pilotes se sont rendus compte qu’ils courraient, en fait, derrière une chimère. D’ailleurs, explique Saïdan, le département de Maghlaoui finira par leur dire que, vu la situation financière d’Air Algérie, celle-ci ne peut les recruter. Pourtant, la compagnie algérienne en question a bel et bien embauché une cinquantaine, selon l’un des animateurs de la conférence. «Nous ignorons tout des critères de sélection. Aucun avis de recrutement n’a été rendu public», dit-il. Démentant l’argument de la mauvaise santé des compagnies, ils révèlent que «Air Express a préféré faire appel à des aviateurs sud-africains sous qualifiés». Auprès des compagnies arabes, les placements sont rares. Les entreprises qataries et jordaniennes ont recruté chacune un pilote. Star Aviation, une entreprise privée du Golfe a fait exception en embauchant quatorze. La compagnie émiratie qui organisait, à Alger, dernièrement un concours pour le recrutement de stewards et d’hôtesses de l’air, a été surprise de constater que la plupart des candidats sont ces jeunes pilotes auxquels le pavillon national a fermé ses portes. Pour subvenir à leurs besoins, eux, qui n’ont jamais cru en être un jour réduits à cette situation, n’hésitent pas à «faire des petits boulots». En attendant que l’horizon se dégage...
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