Algérie

Le leader du MSP revient une seconde fois sur la corruption étatique


Soltani a-t-il été chargé d’une mission très précise ? Les derniers propos tenus par le ministre d’Etat et président du MSP, Aboudjerra Soltani, sur la corruption étatique, sont de nature très grave pour mériter de passer sous silence... La justice algérienne, devrait, sans plus attendre, chercher à avoir plus d’éclair-cissements et se saisir, le cas échéant, du dossier. De même qu’elle devra, souligne-t-on, convoquer au plus vite l’auteur de ces propos afin qu’il divulgue la liste des «personnalités nationales répertoriées» soupçonnées d’avoir accumulé l’argent de l’Etat sur le dos des contribuables algériens. A moins que la sortie inattendue du leader de Hamas, d’ailleurs un coutumier du fait, ne soit destinée à embrouiller davantage les pistes de la haute corruption qui a connu ces dernières années un pic inégalé. Quoi qu’il en soit, la justice algérienne est en droit de connaître les tenants et les aboutissants de ces «divulgations» proférées par un haut commis de l’Etat et chef de parti qui siège au gouvernement. L’épisode de Abdelhamid Brahimi, ancien Premier ministre sous le règne de Chadli, dans les années 80, qui a attendu vingt ans pour annoncer que 25 milliards de dollars ont été détournés, ne doit plus se reproduire et, à tout le moins, s’évaporer au fil du temps. Cette fois-ci, les données ne sont plus les mêmes. L’Etat algérien, qui a annoncé sa volonté de poursuivre sans merci les auteurs de détournements ou de vols de l’argent public à travers une batterie de mesures juridiques, est invité à réagir très vite dès qu’une dénonciation ou une divulgation des faits est rapportée publiquement et de surcroît par un haut représentant gouvernemental comme c’est le cas actuellement. Ces dénonciations, il faut le dire, donnent plus de crédit à son auteur qui n’est pas un citoyen ordinaire ou un simple faire-valoir. Il est ministre d’une République qui combat le crime organisé sous toutes ses formes et nul n’ignore que ce fléau est principalement dangereux dans la mesure où il s’agit de l’argent qui appartient à un peuple tout entier. De l’affaire Khalifa en passant par les scandales bancaires à répétition, l’Algérie n’a jamais connu autant d’affaires de détournements et de vols en une seule décennie. Il y va de la crédibilité de l’Etat algérien et de son Président qui a juré à maintes reprises de combattre inlassablement le crime financier et son corollaire l’enrichissement illicite. Le président du MSP, qui a affirmé détenir des «dossiers lourds», ne doit pas se substituer au travail de la justice qui est la seule autorisée à enquêter sur les affaires de corruption. Mais qu’est-ce qui fait courir autant le leader du MSP pour dénoncer à tour de bras ces affaires de corruption? En l’espace d’un mois seulement, il est revenu deux fois sur le sujet. Est-il devenu, à ce point, incontournable pour oser parler au nom du ministre de la Justice qui s’est d’ailleurs illustré par un étrange silence à ce propos? Ou parce que tout simplement Aboudjerra Soltani a été chargé d’une mission précise, celle de débusquer les «brebis galeuses».



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