Algérie

L'homme des situations exceptionnelles



L'homme des situations exceptionnelles
Avec la disparition du général de corps d'armée Ben Abbès Ghezaïel, l'Algérie perd un de ses défenseurs les plus déterminés et les plus actifs. Le travail qu'il a effectué au sein de la Gendarmerie nationale, qu'il a dirigée dans des moments difficiles, puis son rôle dans l'arrêt du processus électoral de janvier 1992, lui ont valu d'être un des dirigeants les plus respectés.En étant à la tête de la Gendarmerie nationale, feu le général Ghezaïel a réussi à donner un nouveau souffle à ce corps de sécurité, au moment où le pays était en proie à la montée de la subversion islamiste. En dix ans, les gendarmes, avec tous les éléments des autres corps, ont combattu le terrorisme sans relâche, et ont payé le plus lourd tribut pour endiguer la menace intégriste qui planait sur le pays. Promu en 2006, au grade de général de corps d'armée, au même titre que les généraux-majors, Mohamed Mediene, et le chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah, Ben Abbès Ghezaïl figurent ainsi parmi les officiers les plus gradés de l'ANP en obtenant la distinction la plus prestigieuse, alors qu'il n'occupait plus un poste de responsabilité au sein de la hierrachie de l'ANP, un cas rarissime dans les annales de cette institution. Cela illustre le caractère exceptionnel de cet homme à qui on fait toujours appel pour affronter des situations exceptionnelles. Ce fut le cas lors du séisme ravageur d'El-Asnam en octobre 1980, où, à la tête de la Gendarmerie nationale, il a eu à gérer une situation des plus inextricables. L'ancien patron de la Gendarmerie nationale, était aussi imposant par son physique que par le poids de ses conseils au sein de la hiérarchie militaire. Infatigable, il continua à servir son pays, même après avoir pris officiellement sa retraite et remplacé, à la tête de la Gendarmerie nationale par le général Derradji, Abbès Ghezaïel n'avait jamais coupé les ponts avec les cercles de la décision. Son aura, sa détermination à lutter contre le terrorisme et le respect qu'il inspire aussi bien au sein du corps de la gendarmerie qu'au sein de l'état-major de l'ANP font de lui une voix très écoutée par ses collègues. Depuis son bureau de conseiller, au siège du ministère de la Défense nationale, il continuait à veiller à la mise en place d'une coordination efficace entre les différents corps d'armée, notamment entre l'état-major et la Gendarmerie nationale dans leur lutte contre le terrorisme. Homme de poigne, Abbès Ghezaïel est surtout connu pour avoir délogé les militants du FIS qui ont occupé les places publiques à Alger en mai 1991, lors de leur fameuse «désobéissance civile». Ce fut un moment décisif dans la stratégie de lutte contre l'islamisme, alors que le gouvernement et la classe politique en général commençaient à montrer une certaine mollesse dont les conséquences seront désastreuses pour le pays. Ancien baroudeur de la wilaya I historique (les Aurès), Abbès Ghezaiel a, pendant tout son parcours, veillé à la transmission du flambeau de l'ancienne à la nouvelle génération et à la perpétuation de l'esprit de dévouement chez les centaines de cadres qu'il a eu à former et à suivre. Très proche de la base, il était aussi connu pour avoir veillé à la formation des cadets de la révolution. On raconte qu'à l'époque où il était directeur de cette école, il tenait à dîner le plus souvent possible avec les élèves, afin de leur permettre d'avoir des repas améliorés. Au-delà de cet aspect anecdotique, la présence d'un responsable au milieu de ses hommes est toujours perçue comme un gage de communion et d'efficacité.





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