Algérie

L’Algérie et le Polisario «satisfaits»; le Maroc crie victoire


Les lectures de la Résolution 1754 L’ONU a donné une nouvelle orientation, à travers la résolution 1754 de son Conseil de sécurité, au conflit du Sahara Occidental puisqu’elle ne fait pas mention, d’abord, du projet marocain d’autonomie et, ensuite, elle ne mentionne plus le plan Baker II. Cette dernière remarque est vite interprétée comme une victoire diplomatique pour les Marocains qui ne s’en tiennent qu’à cette seule lecture faisant fi de la totalité de la résolution onusienne qui appelle le Maroc et le Front Polisario «à engager des négociations sans conditions préalables et de bonne foi, en prenant en compte les événements des derniers mois, afin de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette d’assurer l’autodétermination du peuple du Sahara occidental». Le Conseil de sécurité suit ainsi les recommandations du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et lui demande «d’organiser ces négociations sous ses auspices». En d’autres termes, même si elle ajoute les développements des derniers mois en référence au plan d’autonomie marocain, l’ONU réaffirme le principe d’autodétermination pour les Sahraouis. L’Algérie, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a fait part de sa «satisfaction» puisque cette résolution «réaffirme que la solution à la question du Sahara Occidental réside dans la satisfaction du droit à l’autodétermination du peuple de ce territoire». Le représentant du Polisario à l’ONU a également poussé un «ouf» de soulagement à l’énoncé de cette résolution car la pression était mise sur le Conseil par les alliés du Maroc à savoir les Etats-Unis, la France et l’Espagne. «Nous sommes prêts à nous engager maintenant, mais pour quelque chose de crédible», a déclaré Ahmed Boukhari. Rabat «voulait forcer la main au Conseil pour qu’il n’entérine que leur projet, qui dit que le Sahara-Occidental appartient au Maroc sans référendum». Et il a jugé que toute discussion était condamnée à l’échec si Rabat n’acceptait pas la tenue d’un référendum sur l’indépendance. Côté marocain, c’est une tout autre lecture qui est faite de la résolution 1754. En effet, le ministre marocain délégué aux Affaires étrangères, Tayeb Fassi Fihri, a estimé que cette résolution «confirme l’appui de la communauté internationale» au plan d’autonomie proposé par Rabat, et se dit donc «totalement satisfait», dans une déclaration diffusée par l’agence de presse marocaine. Par ailleurs, l’ambassadeur du Maroc à l’ONU, M. Mostafa Sahel, a déclaré qu’il «y aura des réponses appropriées à la question de l’autodétermination». Sans évoquer la possibilité d’un référendum, auquel Rabat s’oppose fermement. Cette résolution laisse, en fait, planer un air de statu quo car autant les Sahraouis que les Marocains se disent prêts à négocier, mais sur la base des propositions qu’ils ont avancées et c’est là que le couac sera difficilement évitable. L’ambassadeur marocain l’a parfaitement résumé: «Nous sommes prêts à des négociations avec les parties sur la base de nos propositions», a-t-il dit. Ban-Ki-Moon parviendra-t-il à soutirer des concessions aux uns et des autres sans remettre en cause leurs préalables? Bien difficile question à un conflit de 32 ans qui a survécu à bien des SG de l’ONU dont le dernier en date est Kofi Anan. A noter également que le Conseil de sécurité de l’ONU proroge de six mois le mandat de la Mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso). Farida Kadache
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