Algérie


C'est toi qui me choisira el-mra pour me marier, ne cessait-il de répéter à sa mère. - Inchallah, Inchallah, lui répondait-elle pas très convaincue. Car même si elle n'a jamais été à l'école, sa maman n'était pas dupe. Elle savait que la société avait changé, que les jeunes préfèrent aujourd'hui connaître et sortir avec la personne de leur choix avant de contracter mariage. Mais son aîné fera-t-il l'exception ? D'autant qu'il a fait ses études de réalisateur cinéma à l'étranger.Mais ne voilà-t-il pas qu'il insiste. « Ya mma, j'ai l'impression que tu veux que je reste « aazeb el-yahoud ». Elle se décide donc à chercher l'oiseau rare. Celle qui acceptera d'épouser son enfant. C'est qu'il n'était pas affreux le gosse. Instruit aussi. Il a sa boîte de production audiovisuelle qui démarre en trombe. Tout pour rendre heureuse une épouse. Elle s'est donc mise à répertorier les proches, les voisines célibataires. Fel hammam, elle les a suivies. Lors des fêtes, elle a rendu visite à quelques-unes, leur posant subtilement des questions, histoire de savoir si elles avaient quelqu'un dans leur vie. Résultat de la prospection: deux jeunes filles. Elle décide d'aller à la rencontre de leurs parents.La première était infirmière. Une famille moderne qui l'accueille avec cette générosité bien de chez nous.- Jinakoum belhasseb ouen'seb... Talbine ila rabi...- Madabina. Mais vous savez qu'aujourd'hui on doit demander son avis à notre fille...Sans hésitation, la fille refuse. «Jamais, dit-elle. Un homme qui délégue sa mère pour lui trouver une femme, c'est pas mon style». Ça a l'avantage d?être clair.- Alors el-hadja, qu'est-ce qu'ils t'ont répondu ?- Tayra ya oueldi, tayra, et elle ne l'a pas caché. La deuxième ne travaillait pas. Son père commerçant tenait à la garder bien au frais, jusqu'à l'arrivée de son mektoub, qui semble se présenter aujourd'hui.Après le thé servi par la fille, pour montrer sa chtara, on arrive à la question.- Ma yekmi ma yechrob. Gentil comme tout, mrabi...- Et qu'est-ce qu'il fait dans sa vie ?- Idir essilima, répond honnêtement la mère.- Ma yekmi ma yechrob, ghir idir essilima ! C'est tout ce qu'elle mérite notre fille ! H'chouma aalik yal hadja ! Ma fille n'est pas séyba.C'est comme ça que le réalisateur a décidé de remplacer sa maman par Internet.
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