Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



La sensibilisation, parlons-en! Cycliquement, des campagnes de sensibilisation sont menées pour toucher les usagers de la route, les consommateurs de produits alimentaires ou la drogue. Ces actions sont nécessaires, certes, mais elles sont surtout des opérations qui viennent en complément à d’autres d’envergure à exécuter sur le terrain. Si les services de sécurité, la police et la gendarmerie sont le fer de lance de l’action des pouvoirs publics qui décrètent ces campagnes d’intérêt général, le fait est qu’il ne faudrait pas se décharger sur ces deux corps qui ont des missions précises sur d’autres «fronts». Leurs actions parachèvent celles des professionnels du secteur qui ont, eux, la charge de débusquer, identifier, traquer et activer les procédures réglementaires, d’abord, avant de requérir la force publique pour dissuader les récalcitrants et contraindre les têtes «fortes» à respecter la loi. Trois opérations sont actuellement menées. La première recommande la prudence et rappelle l’obligations de respecter le code de la route avant d’entreprendre une manœuvre de dédoublement de véhicule, car source de plusieurs graves accidents de la route; la seconde jette la responsabilité sur le consommateur de ce qui pourrait lui advenir au cas où il ingurgitait des produits non conformes aux normes et la troisième se veut un signal fort pour attirer l’attention des toxicomanes sur les dangers de la drogue et le «bonheur» factice qu’elle procure avant de plonger ses victimes dans les abîmes de la déchéance. Outre le fait que les clips, spots et autres messages radiophoniques n’atteignent qu’une très faible partie des Algériens qui préfèrent zapper ou écouter des stations étrangères -médiocrité des émissions locales oblige-, la production proposée est d’une telle imperfection que le téléspectateur se prend à la critiquer ce qui vide de sa substance le message, si tant est que des téléspectateurs ou des auditeurs se laissent surprendre à regarder une émission nationale. Si l’été est la saison des dangers tant sur les routes que dans des appartements douteux ou à table, la saison est naturellement la période de toutes les pénuries et des maladies. Et les estivants, quand ils ont le réflexe et la capacité de discerner la qualité de ce qu’ils achètent, n’ont pas le choix des emplettes. Tout se vend, y compris ce qui est impropre à la consommation. A l’érosion du pouvoir d’achat qui contraint les ménages à acheter au rabais ce qui reste des étalages après une longue exposition au soleil, ou la «pourriture» de produits laitiers et carnés sensibles qui végètent dans des comptoirs frigorifiques qui ont perdu leurs caractéristiques spécifiques depuis longtemps, s’ajoute le manque d’eau, cette denrée de première nécessité, non pas pour l’homme -en tant qu’aliment- mais en sa qualité d’agent qui permet de traquer les microbes et d’éliminer ces microorganismes qui font tant de dégâts à notre santé. Comment espérer élever le niveau de vie de l’Algérien si le principal produit qui lui permet de se laver, de nettoyer son intérieur, de se maintenir à des niveaux d’hygiène acceptables manque au point où il en vient à le rationner... pour boire. Ne parlons pas des autres sujets de sensibilisation que sont la conduite au volant. A l’accident qui a fait 23 morts a succédé un autre au même endroit pratiquement. Quant à la drogue, car il est utopique d’espérer voir un consommateur de stupéfiants «se repentir» et revenir au droit chemin parce qu’à ses moments de lucidité, il ne sera jamais assis tranquillement face à un poste TV pour être «sensibilisé» mais en train de faire des «provisions». La meilleure manière de protéger la société de ces fléaux reste la dissuasion et la force de réaction des services concernés, c’est-à-dire les agents des ministères de tutelle, avant d’être l’affaire de l’uniforme et des citoyens que l’on s’évertue à positionner en première ligne et… à culpabiliser. N’est-ce pas à cela que l’on reconnaît un Etat fort? Miloud Horr



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