Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Le peuple, ennemi ou bouc émissaire? Après la Chine, qui est déjà un grand pourvoyeur des besoins de l’Algérie, c’est au-tour de l’Iran d’être au menu des visites présidentielles. Bouteflika ne voyage plus autant comme au début du siècle, certes, mais de temps à autre il fait des incursions qui prennent à contre-pied les Algériens. La Chine et l’Iran sont deux cas d’espèce. La complexité des relations internationales, les mesures de rétorsion prises par certains pays qui n’apprécient pas de voir des marchés leur filer entre les doigts, et leur perte de vitesse dans des régions qu’ils ne considèrent nullement comme souveraines ont fait que de nouveaux pôles d’intérêts sont nés. La puissance économique ayant pris le pas sur la force brutale quand les forces en présence sont équilibrées ou que les jeux d’alliances militaires le permettent, l’unipolarité d’un monde livré à l’Amérique après l’effondrement de l’ex-URSS est en train de céder à une multipolarité sous les coups de boutoirs de pays que l’on persiste à décrire comme émergents alors qu’ils sont en train de damer le pion aux traditionnelles puissances occidentales jalouses de préserver un carré et une «noblesse» de comportement en se proclamant les juges de la planète. Dans le souci d’échapper à l’emprise de la France qui la considérait toujours comme un Département sinon un Territoire d’Outre-mer, l’Algérie avait négocié la naissance de l’industrie automobile avec l’Italie. Le projet n’aboutira jamais, et l’on devine aisément les pressions exercées par Paris sur Rome pour la dissuader de s’installer à Tiaret. Une vingtaine d’années plus tard, la perte de précieux milliards qui auraient pu profiter à la construction de raffineries et d’usines, et le détournement de toute une région de sa vocation agricole, les autorités centrales ont fini par se rendre compte que la division du travail, que l’influence et que la préservation des anciennes colonies étaient une réalité avec laquelle il fallait composer. Longtemps réfractaire aux produits autres que ceux fabriqués dans l’Hexagone, le consommateur algérien a appris à digérer du «Taiwan», et même à l’apprécier. Le fait est que la voiture française dont en raffolent les Algériens a perdu de ses caractéristiques parce que n’ayant rien de commun avec celle fabriquée à Sochaux ou à Billancourt, délocalisations et mondialisation obligent. Du coup, ce seront des marques inconnues (en Algérie) qui proliféreront et qui feront le bonheur des ghâchi que nous somme devenus. Tata, Maruti, Cherry et autres tricylindrées de Daewoo et de Hyundai encombreront les rues du pays et permettront au consommateur local de constater que le monde n’est pas fait uniquement de Peugeot et de Renault. La boulimie des Algériens n’a plus de limites. L’on importe tout et n’importe quelle marque sous prétexte de satisfaire les goûts et les bourses. Ce qui était valable pour le médicament et béni par l’Etat, ne l’est plus pour l’automobile. Karim Djoudi décide d’y mettre le holà, sous prétexte de réguler le marché. Maladroitement, malheureusement. Les plus fragiles seront pénalisés. Comme toujours. On interdit au peuple d’accéder à ce bien-être qu’on lui avait promis. Le pays est riche à ne savoir que faire de ses milliards mais le citoyen croule sous le poids des taxes et du rééquilibrage du coût de la vie au détriment de on pouvoir d’achat. Les lobbys, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, sont forts. De nouvelles approches sont tentées. Montage d’usines de voitures iraniennes et chinoises. Le temps nous dira si le gouvernement ne s’est pas trompé, encore une fois. En attendant que la première voiture algérienne naisse, n’espérons pas voir nos ministres, nos P-dg et nos grosses pontes du secteur et de la fonction publics rouler en Maruti ou à vélo. Les économies de bout de chandelles ont toujours fait le lit des grosses fortunes qui ne seront jamais, malheureusement, ciblées par une quelconque loi ou redressement fiscal. Miloud Horr



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