Algérie

Le point


Facture de réparation Lorsqu’il est à juste titre répété qu’il faudrait installer un système de tolérance et qu’on impute la violence aux intolérances, il est paradoxal de constater qu’une des principales erreurs est de ne pas écouter l’autre, celui qui ne partage ni les idées ni les intérêts de ceux qui se satisfont d’être au pouvoir sans qu’ils ne soient, en réalité, capables de «pouvoir», tous les facteurs de stabilité et de relance de l’économie paraissant soumis à leur dérive, sans qu’aucune maîtrise ne puisse s’exercer sur eux. Ni les observateurs même attentifs encore moins les populations n’arrivent à avoir une lecture correcte de l’avenir et une compréhension de l’évolution des rapports de force qui existeraient au sein du pouvoir, quels sont les clans ou courants qui sont constitutifs du pouvoir, comment s’établissent les équilibres au sein de celui-ci, comment et quand ceux-ci se détruisent-ils et comment s’élabore et se met en œuvre le processus de décisions au sommet de l’Etat. Quand bien même alors que ceux qui veulent se donner l’apparence de seuls décideurs s’emploient à convaincre qu’il n’y a jamais de divergences au sommet de l’Etat, qu’il n’y a pas un pouvoir fictif visible et un pouvoir réel invisible, la conviction populaire est forte quand elle repose sur l’idée qu’il n’y a pas un mais des pouvoirs et qu’une pause dans la belligérance interne n’est que le résultat de compromis. Le pouvoir devrait se contraindre à faire taire les divergences internes, car l’expérience démocratique est assez déficitaire pour faire comprendre qu’il est normal que s’expriment des divergences internes et qu’existent des compromis internes au sommet de l’Etat. Il suffit de ne pas oublier que l’alliance elle-même est constituée de partis que rien ne devrait unir à la fois sur le plan des idéologies et sur le plan des ambitions, et que seule la conviction de s’entendre pour demeurer au pouvoir leur sert de ciment, pour non pas favoriser leur union pour le pire et pour le meilleur, mais plutôt la permanence de leur collaboration. Le pire, dit-on, pour un stratège est d’être contraint à changer de stratégie au pire moment, avec la conviction que le coût de réparation va alourdir la facture à payer. Nous sommes alors dans une situation où, pour n’avoir pas soumis à une transaction le processus de transition, les autorités n’ont réussi pour le moment ni à solder le passé de tous comptes ni à réaliser un vrai consensus sur ce que devra être l’avenir et comment construire celui-ci. Bachir Medjahed 


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)