Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Le poids de Ryad suffira-t-il? Deux événements majeurs, et simultanés, sont en train d’influencer le sommet des chefs d’Etat arabes qui s’ouvre aujourd’hui à Ryad. Le premier, un forcing diplomatique américain, tente de leur souffler leur conduite à des dirigeants arabes qui ne savent pas, eux-mêmes, ce qu’il y a lieu de faire parce que le montage des éléments de la décision se fait ailleurs; et le second, la conférence de la Fondation internationale Al Qods d’Alger, qui vient rappeler à des chefs «souverains» -incapables de se réunir une fois l’an- de reconnaître un frère! Depuis la décision des Occidentaux de couper les vivres aux Palestiniens, l’inutilité des Arabes, et de la Ligue, est apparue dans toute sa nudité. Complices d’un embargo financier qui a asphyxié les Palestiniens et conduit aux sanglants affrontements de début de l’année, les dirigeants arabes ont mis un bémol à leur arabité en n’osant même pas reconnaître un gouvernement laborieusement né d’un accord arraché sur cette même terre d’Islam qui les réunira pour deux jours. Laquelle des deux personnalités fera entendre sa voix? Celle de Khaled Mechaal qui interpelle ses «frères» et leur rappelle que les Palestiniens sont unis derrière un gouvernement d’union nationale qu’Israéliens et Américains tentent d’imploser ou Condoleezza Rice, la Panthère Noire qui, toutes griffes dehors, invite les Arabes à s’ouvrir à Israël? Une invite qui s’apparente à une injonction destinée à les pousser à faire de nouvelles concessions à l’occupant qui appelle au loup en «accusant» les Américains de les sacrifier pour améliorer leurs relations avec l’Arabie saoudite. Il suffit aux Arabes de se souvenir que le Plateau du Golan, la Cisjordanie et Al Qods sont occupés ou annexés, qu’Israël interdit le retour des réfugiés, et que des juifs qui ne connaissent d’Israël que le nom continuent d’être accueillis pour peupler les colonies, officiellement gelées, mais que tous les gouvernements de Tel-Aviv continuent de construire, pour que la communauté internationale s’en souvienne. Que le Premier ministre israélien, l’Union européenne ou les Américains considèrent les Palestiniens comme des terroristes, est leur affaire, c’est de bonne guerre. Mais que les Arabes soient incapables de reconnaître qu’il s’agit d’un mouvement de résistance est grave. Pourront-ils créer l’événement, à Ryad, en posant comme préalable à toute normalisation avec l’Etat hébreu, qu’Israël reconnaisse Hamas, tout comme l’avaient fait Américains, Israéliens et Européens qui exigent que Hamas reconnaisse Israël et abdique? Ou faut-il que d’autres capitales, non arabes, excédées par cette comédie burlesque -qui transforme des héros en bouffons- fassent un geste comme vient de le faire Oslo?



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