Algérie

"Elle concernera les femmes et les métiers pénibles"




«C'est une question de solidarité entre les générations»Le Premier ministre a affirmé qu'un nouveau projet de loi portant sur la retraite sera examiné prochainement en Conseil des ministres.Elle ne sera pas supprimée totalement. La retraite anticipée sera maintenu pour les femmes et les métiers pénibles. C'est ce qu'a affirmé hier le Premier ministre Abdelmalek Sellal en marge de la cérémonie de clôture de la session du printemps à l'APN. Le gouvernement laisse une brèche ouverte pour les deux catégories à l'exception desquelles, les travailleurs des autres secteurs n'auront pas le droit à la retraite anticipée. Dans une déclaration faite à la presse, le ministre a affirmé qu'un nouveau projet de loi portant sur la retraite sera examiné prochainement en Conseil des ministres.Le projet est intervenu après de larges concertations avec les partenaires sociaux et le patronat lors de la dernière tripartite. «Nous avons pris toutes les dispositions», a assuré le Premier ministre en précisant que «la nouvelle loi sur la retraite permettra de revenir à l'ancien régime de retraite appliqué durant les années 1990 en gardant l'âge de la retraite à 60 ans. C'est une question de solidarité entre les générations», a-t-il soutenu. Voulant justifier ses propos, M.Sellal a indiqué que l'espérance de vie chez les Algériens est de 77 ans alors qu'avant elle était moins de 50 ans. «Les gens peuvent continuer à travailler», a-t-il affirmé.Le Premier ministre a rappelé que la Caisse nationale de retraite (CNR) est déficitaire depuis deux ans. «Elle a connu un retrait énorme en matière de ressources», a-t-il affirmé. Le gouvernement semble avoir trouvé la solution pour calmer les esprits. Sachant que cette question a soulevé la colère des travailleurs, notamment ceux du Sud qui étaient les premiers à réagir, le gouvernement donc s'est rétracté en maintenant le départ volontaire à la retraite pour certaines catégories.Or, cette décision risque également de ne pas plaire aux syndicats autonomes. Dès l'annonce de la révision du système de la retraite proportionnelle prévu par l'ordonnance 97/03 datant du 31/05/1997, fixant les modalités de la retraite proportionnelle sans limite d'âge, les syndicats ont vivement dénoncé cette décision. Des initiatives ont été lancées pour se regrouper dans «un front uni» et empêcher son amendement. Ces derniers temporisent pour le moment et menacent de faire une grève générale à la rentrée sociale.La santé, l'éducation, les ser-vices et les collectivités locales seront affectés par ce mouvement. Les différents syndicats autonomes considèrent l'ordonnance 97/03 fixant les modalités de la retraite proportionnelle sans limite d'âge comme un acquis irréversible, après tant de luttes et sacrifices des travailleurs en général. Le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) du secteur de l'éducation a qualifié cette révision d'une «trahison du siècle» et de loi «antisociale».D'ailleurs, pour faire barrage à l'application de cette loi, le Snapap a lancé «un appel du coeur à toutes les organisations syndicales autonomes «pour se mobiliser tout en restant vigilantes, et à refuser ce projet, qui est de surcroît une insulte et une régression face à un acquis combien cher à la classe ouvrière, et qui risque de menacer la rentrée sociale si les autorités supérieures et leur corollaire l'administration, maintiennent ledit projet». Les travailleurs de la Snvi Rouiba qui avaient déjà exprimé leur rejet de la remise en cause de la retraite anticipée menacent d'investir la rue à tout moment si le gouvernement ne revient pas sur sa décision d'annuler le principe de départ à la retraite sans condition d'âge. Pour eux, «pas question de revenir sur cet acquis». Ainsi, l'affaire est loin d'être réglée pour le gouvernement. Ce dernier risque de faire face à une sérieuse crise en début septembre.



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