Algérie

El-Djazira contre El-Djazira


Guerre des cabarets à la Corniche oranaise Le tribunal de Aïn El-Türck rendra prochainement un arrêt attendu dans une affaire ayant fait l’objet d’atteinte au nom de marque d’un cabaret célèbre de la Corniche, El-Djazira. Cette affaire étant inédite dans les annales judiciaires est sujette à tous les rebondissements. En enregistrant la plainte, le tribunal de Aïn El-Türck avait estimé que le propriétaire du cabaret El-Djazira (bis), nouvellement réceptionné, sur l’ancienne route de Cap Falcon est, a priori, en contrefaçon en plagiant un nom, une marque déjà déposée, à savoir le cabaret El-Djazira situé à Saint Roch, apprend-on de source judiciaire. «Le propriétaire n’a pas usurpé un quelconque nom mais une vraie marque commerciale. Il a agi conjointement en contrefaçon de droits d’auteur et concurrence parasitaire à l’encontre du cabaret original de mon client», déclare l’avocat du plaignant. On apprendra de la partie adverse que «la défense de l’accusateur n’est pas recevable, faute de pouvoir prouver un quelconque droit sur l’appellation arguée de contrefaçon». Cela dit, il semble que le propriétaire de El Djazira (bis) se serait rétracté et voudrait faire rebaptiser son cabaret mais les clients continuent à appeler sa boîte de nuit El-Djazira. D’après le patron d’El Djazira «l’original», «le resquilleur n’a pas seulement usurpé le nom, mais même le décor et l’ambiance». «C’est toute l’image marketing de ma boîte de nuit que j’ai mis des années à soigner, à développer, qui a été reproduite par ce tiers cabaretier. Ce qui est condamnable par la loi», dénonce-t-il. Interrogé à ce sujet, un juriste dira qu’il y a un mélange de genres et un flou juridique. L’accusé ne pourra pas justifier de son action à agir sur le fondement d’une cession à son profit des droits par le propriétaire d’El-Djazira, ce dernier n’étant pas capable de justifier ses propres droits en démontrant de manière précise le plagiat de «son» nom, sa marque. Similairement, les chanteurs de raï qui ont pris les noms de cabarets où ils exerçaient, comme la star Houari Dauphin qui a été rendue célèbre dans le cabaret éponyme situé à Aïn El-Türck, Allée des Villas, ou encore Houari Manar ne peuvent être condamnés pour usurpation de nom de marque de leurs lieux de travail. En extrapolant, l’issue finale de l’action engagée par le propriétaire d’El Djazira -également incapable de justifier précisément d’une cession de droits à son profit- semblait donc favorable au contrefacteur. Notre juriste ajoutera qu’il faut une loi précisant et facilitant les conditions dans lesquelles une personne morale peut arguer de la titularité de l’appellation déposée. En coulisses, la guerre des cabarets bat de plus belle. A l’envi, le débauchage des chanteurs et même d’un certain genre de clientèle féminine est également efficient. Le verdict de cette affaire inédite, la protection juridique des créations exploitées par les sociétés, n’en sera que mieux garantie. B.M.
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