Algérie

Conférence de presse de Saïd Sadi


Le RCD en quête de repositionnement Décidément, le RCD a mal vécu ces cinq dernières années où il est réduit à une présence discrète sur la scène politique nationale. Son Premier responsable veut rompre désormais cet isolement en se faisant l’avocat d’un compromis politique national. Il considère qu’à l’heure actuelle «aucun parti politique n’est capable, à lui seul, de trouver des solutions aux différents problèmes que vit le pays». Dans cette nouvelle perspective, le Dr Sadi a indiqué que des contacts seront prochainement pris avec toutes les formations politiques, «y compris les islamistes». Dans ce même ordre d’idées, le chef du RCD compte mettre à profit «la dynamique créée par le troisième congrès pour tenter de donner un coup de fouet au pôle des démocrates qui connaît actuellement une situation de léthargie sans précédent». Revenant sur le troisième congrès qui a pu enfin se tenir après cinq années de retard, le chef du RCD lie sa «réussite» à «la mobilisation de l’effectif militant du parti, mais aussi à la mobilisation citoyenne» qui, a-t-il dit, «a trouvé les fonds et moyens nécessaires pour la tenue du congrès». Rompant incroyablement avec le nihilisme qui caractérisait jusque-là son discours, Sadi admet implicitement que l’Algérie n’est plus sous la menace qui pesait sur elle comme dans les années quatre-vingt–dix. D’ou son plaidoyer pour l’émancipation d’une «nouvelle culture politique basée sur l’apaisement et non plus sur l’adversité» car, a-t-il expliqué, «la nation n’est plus face aux dangers qui la guettaient durant les années 1990". A une question sur une éventuelle coalition du RCD avec d’autres formations politiques, M. Sadi a répondu que son parti «milite dans la légalité» et, par conséquent, il est «disposé à travailler avec tout autre formation politique se trouvant dans la même situation». Dans le même ordre d’idées, il n’a pas exclu la participation de son parti aux prochaines échéances électorales, affirmant également «la disponibilité» du RCD à se présenter avec des listes communes «là où c’est possible», ajoutant, cependant, que «cela dépend aussi des positions des autres formations politiques». Tout en considérant ces élections législatives comme un rendez-vous majeur, Sadi n’omet pas néanmoins de mettre en garde contre les vieux démons de la fraude qui pourraient, selon lui, compromettre la perspective d’émancipation politique. Interrogé sur une éventuelle participation du RCD au gouvernement, il a indiqué que «cela ne représente pas une fin en soi, mais un moyen de concrétiser, sur le terrain, un programme de développement global». Abordant la question de la corruption, le président du RCD a affirmé que ce fléau «est un drame national qui nuit à la crédibilité des institutions de l’Etat». «La lutte contre la corruption est une affaire sérieuse qu’il faudra mener de manière lucide et responsable», dans une allusion au procès Khalifa sur lequel il s’est néanmoins gardé de faire des commentaires. S’agissant de la révision de la Constitution, le patron du RCD a indiqué que cela «n’était pas une urgence», ajoutant toutefois «qu’il est clair qu’un jour la Constitution algérienne doit être modifiée en fonction de notre histoire et de notre sociologie». S’agissant aussi du jumelage des législatives avec les locales, le RCD est contre, au motif que l’Etat n’a pas les moyens de contrôle nécessaires pour un déroulement transparent des opérations de vote. Au-delà du contenu de cette conférence de presse, il y a lieu de constater que le chef du RCD a mis un bémol à ses critiques habituelles contre le président Bouteflika et l’institution militaire, comme s’il y avait une réelle volonté de sa part de vouloir s’allier les bonnes grâces du pouvoir. Recevra-t-il un retour d’ascenseur? 
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