Changement à la tête de l’Exécutifa

Belkhadem a-t-il payé pour avoir exprimé son opinion sur l’UPM ? L’ex-Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a-t-il payé pour avoir exprimé une opinion dans le quotidien français Le Monde concernant la présence du président Bouteflika au sommet de l’UPM? Selon des sources, le «limogeage» de Belkhadem est en grande partie «lié au dossier de l’UPM». A titre de rappel, l’ex-Chef du gouvernement avait indiqué sur les colonnes du journal français qu’»il n’est pas exclu que le président Bouteflika vienne à Paris pour ce sommet (...) Il nous a toujours habitués à être là quand l’Algérie doit être représentée à son plus haut niveau». C’est certainement cette phrase de trop qui a complètement précipité son départ et la désapprobation de son Chef. Bien qu’une partie de la presse nationale avait récemment évoqué un remaniement ministériel, personne n’aurait parié un Kopeck sur un probable limogeage du chef de l’Exécutif qui paraissait jouir de la totale confiance du locataire du Palais d’El-Mouradia. Le communiqué présidentiel, très laconique du reste, balancé avant-hier, a en effet complètement étonné plus d’un. Ce n’est pas la composante gouvernementale qui a été sanctionnée mais uniquement son chef qui fait les frais de cette décision aussi surprenante que soudaine. En gardant presque l’ossature de l’ancienne équipe gouvernementale, le président Bouteflika a également faussé tous les calculs politiques que certains lui prêtent encore. En guise d’un profond remaniement ministériel, très largement évoqué, le président Bouteflika change uniquement la tête de l’Exécutif. A dix mois de l’élection présidentielle, il ne peut s’empêcher, ajoute encore notre source, «de perturber davantage le déroulement du IIe programme présidentiel qu’il a lancé en 2004". Aussi, le changement profond au sein de l’Exécutif attendu ne sera pas pour bientôt. Tout au plus, ajoute encore notre source, il y aura un second remaniement ministériel dès la rentrée sociale mais qui «ne peut en aucune façon chambouler toute la composante». La seconde raison qui a prévalu dans le choix de Ahmed Ouyahia, outre ses compétences managériales, répond en priorité à cette question qui taraude l’esprit de tous ceux qui s’emploient ces derniers jours à percer le mystère, bien entretenu, de savoir si le président Bouteflika brigue un troisième mandat. Notre interlocuteur est catégorique sur ce dernier point: «Il est bien évident que la nomination de Ahmed Ouyahia obéit aussi à cette logique. Avec Ouyahia à ses côtés, le président Bouteflika pourra en toute circonstance se consacrer à cette tâche qui demande une plus grande concentration et un engagement infaillible. Le message de Bouteflika est clair à ce sujet: l’ascension et le rappel de Ahmed Ouyahia ne sont pas le fruit du hasard. Le retour aux affaires du pays du patron du RND est dicté par le seul souci de placer les intérêts supérieurs de la Nation entre les mains des hommes qui peuvent garantir une stabilité à toute épreuve. Son rappel est donc la conséquence de cette équation.» Aussitôt installé dans ses fonctions, Ahmed Ouyahia a affirmé son intention de poursuivre l’application du programme du président Bouteflika, dans sa première déclaration après la passation de pouvoirs avec son prédécesseur Abdelaziz Belkhadem. «Nous allons poursuivre dans la même voie l’application du programme du président de la République «, a dit Ouyahia à la presse. Ce qui laisse supposer que les deux hommes forts du régime se sont entendus sur l’essentiel et que les tâches seront dorénavant partagées. A Ouyahia le travail technique, et au président Bouteflika le soin de préparer l’opération relative à la révision de la constitution et son corollaire, le 3ème mandat. Saïd Farhi