Le congrès du RND s’ouvre aujourd’hui

Une simple formalité Le congrès du Rassemblement national démocratique (RND) s’ouvre, aujourd’hui, à l’hôtel Aurassi. Ce rendez-vous se tiendra en présence d’un important panel de participants. Il s’agit, entre autres, de représentants du RCD, du MSP, du FLN, d’Ennahda, et du MRN. Des responsables d’organisations de masse et de syndicats seront également présents. On note, ainsi, l’invitation adressée à Abdelmadjid Sidi Saïd, patron de l’UGTA, Mohamed Abadou de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) et Tayeb Houari de l’Organisation nationale des enfants de chouhada (ONEC). Aussi la tenue des troisièmes assises de cette formation membre de l’Alliance présidentielle intervient à un moment très important de la carrière politique de son leader, Ahmed Ouyahia. Ce dernier est, en effet, depuis hier, chef du gouvernement en remplacement d’Abdelaziz Belkhadem. C’est donc avec une «euphorie» certaine liée à sa nomination que son congrès s’ouvrira et se déroulera tout au long de deux jours. Ce qui veut dire que les assises de cette formation politique devient, dès lors, une simple formalité pour son secrétaire général. Il devrait, sans suspense, succéder à lui-même. Contactés, hier, des cadres du Rassemblement national démocratique nous ont révélé que «des motions de soutien pour la candidature de Ouyahia à la tête du RND pleuvent au parti. Il était attendu que des gens soutiennent Ouyahia, mais pas à ce point. Il y a beaucoup de militants de toutes les wilayas qui nous expriment leur appui et leur adhésion à la candidature de Ouyahia et à sa politique au sein du parti». Quoi qu’il en soit, et même si le congrès ne sera qu’une simple formalité pour le désormais chef du gouvernement, il faut dire que les délégués au congrès qui seront plus de 1.000 participants, seront appelés à voter et à adopter des textes inhérents au fonctionnement du parti à l’image de ses statuts, du règlement intérieur ainsi que de la déclaration politique. Les congressistes devront, également, élire les membres du Conseil national ainsi que le secrétaire général du parti. Il faut s’attendre qu’à cette occasion, le congrès du RND exprimera son soutien et son adhésion au programme du président de la République, à la révision de la constitution tout comme il devrait solliciter l’actuel chef de l’Etat à briguer un troisième mandat. Il faut dire à ce sujet qu’avant sa nomination à la tête du gouvernement et en prévision du congrès, Ouyahia avait sondé la base à travers 130 questions ayant trait à la situation qui prévaut dans le pays et au parti, en faisant participer plus de 78.000 militants à travers 1.511 communes. Les réponses des militants seront prises en considération lors des décisions finales, a insisté Ouyahia devant la commission récemment. Par ailleurs, la remise sur «selle» de l’ancien chef de gouvernement donne lieu à plusieurs analyses. Ce retour traduit, selon certains observateurs, la volonté du Président de renforcer la position de l’homme au prochain congrès. Elle oblige surtout les adversaires de Ouyahia à revoir leurs calculs et à tempérer leur ardeur. Il faut dire que quelques signes révélateurs ont anticipé la nomination de l’ex-chef de gouvernement. Un véritable retournement dans les positions du parti qui avait tenu auparavant un discours extrêmement virulent envers le staff de Belkhadem. Emboîtant le pas au chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia avait tiré à boulets rouges sur les syndicats autonomes. Abordant les dernières grèves, il a souligné que le débrayage est l’expression d’une contestation et d’une revendication «et non un moyen de prendre le citoyen en otage». Quant au congrès proprement dit du RND, notre source affirme que la liste des congressistes est quasiment ficelée. «Le congrès devra se tenir dans les meilleures conditions», insiste-t-on. Samira Illoul