Algérie

Analyse du jeudi



Le GSPC annonce la couleur pour 2007 Depuis avant-hier, un enregistrement du GSPC repris par des sites Internet islamistes, est en train de défrayer la chronique. Daté du 3 janvier, des extraits en avaient été diffusés à partir de samedi dernier avant sa publication intégrale d’une vingtaine de minutes depuis mardi. Il s’agit en fait d’une prise de parole de l’»émir» du GSPC, Abdelmalek Dourkdel, qui se fait appeler Abou Mos’âb Abdelwadoud, dans laquelle il s’adresse, dans l’ordre, à Oussama Ben Laden, à Abdelaziz Bouteflika et aux Algériens. Le contenu de ce message n’apporte rien de nouveau par rapport au discours habituel du GSPC tel qu’il se présente depuis 2003 avec l’arrivée à sa tête de Nabil Sahraoui dit Mustapha Abou Ibrahim et tel qu’il a évolué depuis 2004 sous la férule de son «émir» actuel. Ben Laden est toujours pour lui son «maître bien aimé» dont il est l’obligé depuis septembre dernier avec l’officialisation de l’allégeance qu’il lui a vouée. Il reste cependant à noter qu’une certaine impatience est nettement perceptible chez Abou Mos’âb qui commence à désespérer de ne pas recevoir les ordres et instructions qu’il attend de son «maître». D’où cet appel sans détour: «Nous sommes sur du charbon ardent à attendre vos orientations et recommandations quant à la prochaine étape». Cela laisse soupçonner que depuis l’officialisation de l’adhésion du GSPC à Al-Qaïda, en septembre dernier, les choses n’ont pas évolué tel qu’il était escompté. D’une part le déploiement du premier tant sur le plan local que régional et en Europe, particulièrement en France comme ils le souhaitaient tous les deux, semble faire chou blanc. Et d’autre part, l’assistance logistique et éventuellement humaine que devrait mettre en place Al-Qaïda ne semble pas avoir suivi ou pu se mobiliser du fait du bouclier sécuritaire mis en place. La deuxième partie de l’enregistrement s’en prend directement au président de la République, l’accusant d’avoir choisi «son camp» qui est celui des «croisés et les Juifs», etc., de combattre l’Islam, de paupériser les Algériens, d’avoir «vendu» la Palestine et d’autres énormités encore qui n’ont pas la moindre chance de convaincre le plus ignorant de la réalité algérienne. Ce faisant, l’»émir» du GSPC balaie d’un revers de la main «la réconciliation nationale», assure qu’il assassine beaucoup plus de soldats de l’armée algérienne qu’il ne le dit et reçoit toujours et sans discontinuer de nouvelles recrues de l’intérieur du pays et de l’étranger. Il promet qu’il en fera davantage. «Nous arrivons!», affirme-t-il, laissant entendre que la période à venir va être encore plus macabre que par le passé. Les mots durs destinés aux autorités algériennes sont en fait une introduction pour fustiger la France dont il rappelle aux Algériens qu’elle a été «chassée par la porte et qu’elle est revenue par la fenêtre» pour spolier les richesses du pays avec l’Amérique. Aussi, lance-t-il un appel à «tout musulman sincère qui a à cœur l’Islam en Algérie de participer (avec eux) dans l’honneur du djihad pour défendre la religion et la terre». Il jure qu’il n’y a pas de différence entre «un valet et un valet, entre un Maliki en Irak, un Karzai en Afghanistan, un Abou Mazen en Palestine et un Bouteflika en Algérie». Il aurait pu ajouter qu’il n’y pas de différence entre un «terroriste et un terroriste, entre un GIA, une AIS, un FIDA ou HDS et un GSPC». Il ont tous tenu un même discours, y compris en direction de la France, et eu recours aux mêmes crimes. La fin lamentable des premiers ne saurait différer de celle qui attend l’actuelle organisation criminelle. Et dire que cet enregistrement a fait réagir autant la plupart des médias en France que les autorités officielles de Paris, autant des Affaires étrangères que des forces de police... Alors que l’intégralité de son contenu ne traduit rien d’autre que le vide sidéral et l’isolement complet dans lequel évolue le GSPC qui n’a rien d’autre à prouver que les crimes abjects qu’il pourrait encore commettre sans jamais pouvoir en tirer le moindre avantage, qu’un autre forfait, totalement gratuit.



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