Algérie

Caméra angle opposé


L’Irak seulement? Le président américain devait dévoiler, hier, sa nouvelle stratégie pour l’Irak. Il ne s’agit pas de la première du genre, mais de la huitième, depuis l’invasion et l’occupation douteuse d’un pays souverain. A la différence des premières, cette nouvelle stratégie n’est que la copie du mode de gouvernance du président irakien assassiné. Après avoir essayé les bombardements aveugles, pudiquement baptisés frappes chirurgicales quand il s’agissait (encore) de ne pas choquer l’opinion publique; commis des délits de guerre, camouflés en dommages collatéraux; et des crimes contre l’humanité déguisés en bourdes isolées; emprisonné, torturé, et rabaissé des êtres humains que l’Amérique était censée venir libérer de la tyrannie; assassiné des journalistes (irakiens et étrangers) qui pouvaient s’avérer être des témoins gênants; organisé une parodie de procès qui a abouti à une sentence vengeresse; englouti plus de 350 milliards de dollars en 4 années seulement et été responsable de la mort de plus de 3.008 de ses soldats, sans compter les blessés et les handicapés à vie, Bush veut changer de stratégie.Il a le choix entre s’excuser pour tout ce qui s’est passé depuis l’invasion mensongère de 2003 qui a conduit à la destruction d’un Etat «qui fonctionnait bien», selon les propres aveux de hauts responsables américains et procéder aux dédommagements qui en découlent. Reconstruire, aux frais de son pays, tout ce qu’il a détruit. S’infliger et infliger les mêmes pertes à toutes les nations qui l’ont suivi, sachant qu’il avait tort. Ou fusiller, jusqu’à égaler le nombre de victimes irakiennes tuées depuis la première balle US, des Américains sélectionnés parmi ceux qui ont ordonné, participé, soutenu et financé cette guerre injuste. Autant d’options qui auraient pu être ordonnées par les Sages de la Grèce antique, berceau de la démocratie dont se prévalent les Occidentaux, les Américains en tête. Ce que fera, cependant, Bush, brillera par son originalité. Le président américain veut autre chose que toutes les bêtises qu’ont commises, en son nom, d’illustres généraux «cinq étoiles» sortis de prestigieuses académies qui ignorent les lois et coutumes de la guerre, ainsi que les règles élémentaires du droit et des conventions internationaux. Bush, G.W, veut des objectifs à remplir par le gouvernement irakien, offrir un milliard de dollars d’aides économiques, un calendrier (pour le retrait?), une plus grande participation des Sunnites dans le processus politique, la distribution des revenus provenant du pétrole, et un assouplissement de la politique gouvernementale à l’égard des anciens membres du parti Baas. Soit, exactement, ce que faisait Saddam Hussein qui vient d’être pendu pour avoir été un dictateur, tué des civils, attaqué un autre pays et construit des armes de destruction massive imaginaires. Quatre années pour se rendre compte que pour diriger l’Irak, il faut plagier Saddam! Quelle victoire posthume pour le pendu ! Le clou dans cette nouvelle stratégie, cependant, sera de dépêcher 20.000 hommes supplémentaires, contre l’avis de tous les Américains, et des élus qui pensent que l’Amérique est en présence d’un nouveau Vietnam. Mais ne le dites, surtout, pas à Bush. Il est convaincu de gagner sa guerre contre le terrorisme, dans un pays où il n’y avait pas un seul terroriste du temps du «criminel» assassiné le jour de l’Aïd, avec 20.000 soldats alors que 150.000 autres n’ont réussi qu’à s’empêtrer dans un pays où la résistance a pris conscience que 500.000 soldats américains (et autres) ne pourront que plier bagage un jour ou l’autre. Le porte-parole de la Maison-Blanche vient d’affirmer que «l’Amérique interviendra quand il faut, là où il faut», des propos tenus avant lui par une autre puissance. Le plus inquiétant est de savoir si cette (nouvelle?) stratégie s’appliquera à l’Irak, seulement. Avec les bombardements sur la fantomatique Al-Qaïda en Somalie, le monde est en droit de s’attendre à son extension à l’Afghanistan et, probablement, l’Iran et la Corée du Nord.
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