Alors que des experts confirment l’imminence du danger

Les travaux continuent, la nuit, à la rue Kerras Aoued Les travaux de modification entrepris au mépris des lois en vigueur, au rez-de-chaussée de l’immeuble situé à l’angle de la rue Kerras Aoued et de Mohammed Benabdeslam, démontrent, à eux seuls, l’arrogance de certains citoyens enclins à se placer au-dessus de ces lois. Ce faisant, ils défient, du coup, toute autorité. L’immeuble situé face à la représentation diplomatique d’Espagne, présente actuellement un danger réel pour l’ensemble des copropriétaires qui y résident. Et pour cause, des travaux, entrepris par un des copropriétaires au rez-de-chaussée, ont été réalisés aux dépens des contraintes techniques en raison des conséquences irréversibles qu’ils peuvent engendrer. C’est d’ailleurs ce que font ressortir les différents rapports d’expertise établis selon lesquels les murs porteurs qui ont été partiellement démolis, ont réduit sensiblement la stabilité de l’immeuble du 8 rue Kerras Aoued. Suite aux rapports techniques qui expliquent, on ne peut mieux, la fragilité de la bâtisse du fait des travaux, des mises en demeure ont été adressées aux copropriétaires qui ont ordonné ces travaux, par les services de la direction de l’urbanisme et de la construction de la wilaya, en date du 27 décembre dernier, et ce, pour l’arrêt immédiat des travaux. Les dits travaux ont pour but, selon la conception de leur initiateur, la création de locaux commerciaux. C’est d’ailleurs ce qui a été réalisé jusqu’à l’heure puisque, neuf (09) rideaux ont déjà vu le jour sur ces mêmes murs porteurs censés former, avec les fondations existantes, l’assise de base de tout l’immeuble. Les multiples mises en demeure et les rapports d’expertise de professionnels habilités et agréés n’ont pu arrêter le massacre. Mieux encore, des travaux préparatoires aux deux derniers rideaux ont été entrepris durant la nuit du samedi à dimanche, une astuce courante pour éviter le passage des services de contrôle durant la journée. L’installation des rideaux suivra d’une manière similaire, probablement durant les nuits à venir. Devant ce fait accompli et l’esprit mercantile qui le motive, il est permis de s’interroger légitimement sur l’utilité des services techniques d’organismes reconnus comme ceux de l’APC, de la Subdivision de la construction, elle aussi partie prenante dans la délivrance du permis de construire ainsi que les services de l’urbanisme et de la construction de la wilaya. Cela étant, connaissant le danger sismique spécifique à la ville d’Oran et les graves problèmes qu’engendre l’état du bâti et ses conséquences sur cette même ville, on continue tout de même d’enregistrer, comme c’est le cas au 8 rue Kerras Aoued, une inquiétante légèreté dans le traitement des dossiers relatifs aux dangers causés par ces travaux de modification aux visions restrictives. Les exemples sont légions à Oran, le silence assourdissant des pouvoirs publics aussi. Ceci incite à se demander si on ne joue pas à celui qui démolira le mieux et vite ce qui résiste encore dans cette chère et noble cité. Zitouni M.