Les élus dénoncent
La décision de fermeture de l’aéroport Abbane Ramdane de Bejaïa, prise dimanche dernier par une commission d’experts du ministère des Travaux publics, n’a pas été du goût des élus de l’APW de Bejaïa, qui ont suspendu leur session extraordinaire, hier, en signe de protestation contre la décision jugée «arbitraire et sans fondement».
Tout en s’opposant à toute éventuelle fermeture, à l’exception de celle décidée conjointement pour le mois d’octobre, les élus de l’APW ont exigé unanimement «une commission d’enquête du ministère des Transports afin de déterminer les dessous de cette affaire», et ce parallèlement à leur propre commission d’expertise qui sera installée incessamment. La session ordinaire, prévue pour débattre de différents secteurs, a été, hier, complètement chamboulée et consacrée exclusivement à ce problème survenu à la dernière minute. Après avoir convaincu le wali de la nécessité d’en débattre, les présents sont passés directement au vif du sujet, s’en prenant à la commission d’experts, accusée de «bâcler le travail». «Un déplacement de deux heures, un tour de piste en 4/4 et puis une décision de fermer», résumera un élu pour montrer la légèreté de l’expertise pour laquelle, ajoutera-t-il, «personne n’a été consulté, y compris le directeur des transports.» Le bureau d’étude de Sétif, qui a accompagné la délégation, a été également critiqué et qualifié de «défaillant» par le passé. «L’étude technique de l’aéroport de Sétif lui a été retirée», rappellera un élu avant de s’interroger: «Comment peut-il expertiser celui de Bejaïa?» Bien des voix se sont également élevées pour s’interroger sur le pourquoi de cette visite, qui l’a décidée et à quelles fins obéit-elle. Quelques élus suspectent fortement une volonté de faire de Bejaïa une seconde zone. D’autres seront plus précis en dénonçant une certaine volonté de favoriser l’aéroport de Sétif qui vient tout juste d’ouvrir et dont le rendement serait faible. Et tous sont unanimes pour dire que «la décision de la commission d’experts n’est pas dénuée d’arrière-pensée.» «Qui d’autre qu’un pilote peut décider du danger que représente une piste?», a souligné un élu. «Or, constate-t-il, lors de notre déplacement, hier, sur le site, aucune réclamation de pilotes n’a été enregistrée.» Très vite, le problème sera politisé: «La décision est politique; elle est prise par un responsable partisan», s’écrit un élu du FLN qui ajoutera: «Nous avons saisi le chef du gouvernement.» Tous se sont montrés convaincus «de la gestion partisane du dossier par le ministère des Travaux publics avec la complicité locale en la personne de Mme la directrice des TP de la wilaya», dont le départ sera d’ailleurs exigé lors du point de presse animé par le chef du groupe parlementaire. «Il n’est pas question que la Kabylie subisse la cacophonie gouvernementale», s’empresse-t-on de conclure. Prenant à son tour la parole, le wali dira que «ce n’est pas au ministre des Travaux publics de fermer l’aéroport, la décision revient au ministre des Transports.» Il précisera plus loin que «jusqu’à présent, rien n’a encore été décidé», avant d’informer du déplacement à Bejaïa, dimanche prochain, d’une commission du ministère des Transports. Il n’omettra pas de mettre les élus devant leur responsabilité si un accident venait à survenir. Toujours est-il que, pour le wali de Bejaïa, «s’il faut fermer, nous fermerons.»
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Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com