Elections locales à Bejaia

Recul des uns et percée des autres Les résultats du scrutin des locales de jeudi se singularisent à Bejaia par l’arrivée, pour la première fois aux commandes des locales, de pas moins de trois formations politiques. Désormais, le PST, le PT et le FNA présideront pour les cinq prochaines années aux destinées respectivement des communes de Barbacha, Toudja et Draâ El-Gaïd. Le plus vieux parti de l’opposition est sorti majoritaire dans 14 communes et se retrouve en ballottage dans 5 autres, alors que le RCD a arraché 11 municipalités et se retrouve en ballottage dans 5 autres. Les Indépendants et le FLN arrivent en troisième position avec 5 communes chacun. Le FLN reste cependant en ballottage favorable dans deux communes. Le RND d’Ahmed Ouyahia est arrivé en tête dans deux communes. A noter que neuf communes restent sans majorité. Pour les APC, il y a eu 198.524 votants sur un total de 470.000 inscrits, soit 42,20% et 183.657 votants pour l’APW, soit 39,05%. Le taux le plus élevé a été enregistré dans la commune de Melbou avec 64,86% pour l’APC et 63,11% pour l’APW tandis que le taux le plus faible est, comme d’habitude, à relever au niveau de la municipalité de Bejaia avec seulement 21,45% pour l’APC et 21,16 pour l’APW. Le parti de Hocine Aït Ahmed qui s’est présenté dans 49 municipalités a enregistré un net recul par rapport aux élections locales de 1997, alors que le RCD, avec 47 listes, s’est offert quelques communes traditionnellement acquises au FFS en reconquérant son fief traditionnel dans la vallée de la Soummam. Selon les chiffres fournis par la wilaya de Bejaia, il n’y a que très peu de communes où les partis vainqueurs sont sortis avec des majorités absolues. Il s’agit du FFS à Ouzellaguen par exemple et le PST à Barbacha, y caracolant en tête avec six sièges sur neuf. Dans le reste des municipalités, les majorités obtenues par les candidats en lice ne sont que relatives. Les candidats doivent jouer sur les alliances pour installer les exécutifs, la présidence devant revenir de droit aux partis majoritaires. Globalement, sur les 457 sièges en jeu, le FFS en a obtenu 124, le RCD vient en deuxième position avec 103 sièges. Le parti de Belkhadem n’est pas loin du parti de Saïd Sadi puisqu’il place 83 élus. Arrivent ensuite les Indépendants avec 58 sièges, le RND loin derrière avec 53 élus, le FNA qui fait son entrée avec 15 sièges, le PT avec 10 et le PST avec 7 sièges. Le MEN, lui, ne siègera qu’avec 4 élus. Concernant l’APW, il n’y a pas non plus de majorité absolue. Le FFS, qui arrive en tête avec 16 sièges, recule par rapport aux partielles et devra composer soit avec le RCD (11 sièges) soit le FLN (10 sièges) ou le RND avec ses 6 sièges. A noter que la participation a été nettement plus importante par rapport aux législatives en dépit des conditions climatiques qui n’étaient pas du tout favorables. Si, en termes de classement et de majorité obtenue, le FFS arrive en tête devant son éternel rival, le RCD, le nombre de sièges obtenus par l’un et l’autre, comparé à celui des élections locales de 1997, constitue un indice révélateur du recul de ces deux formations politiques devant une avancée des deux partis au pouvoir (FLN et RND) et une entrée du PST, du PT et du FNA.